« On a tout perdu. Mon mari a 58 ans, moi 40 et on se retrouve sans emploi. On vit chez mes parents. » À la fin du mois de décembre, Isabelle Poncelet et son mari sont repartis dans le sud de la France.
Il y a un an, la quadragénaire pensait pourtant écrire un nouveau chapitre de sa vie professionnelle dans le Nord-Mayenne, et plus précisément à Saint-Berthevin-la-Tannière.
Elle quittait alors l’Auvergne pour reprendre le café-restaurant de la commune grâce au dispositif SOS Village.
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"On a vite trouvé notre clientèle"
Une aventure qui avait bien démarré, malgré le premier confinement. « Certes on avait dû décaler l’ouverture du 2 avril au 15 juin, mais on a vite trouvé notre clientèle. »
En effet, durant l’été, les habitants ont été nombreux à pousser la porte du seul commerce du village, resté fermé plus d’un an. « La restauration le midi et le bar fonctionnait bien malgré un protocole strict », assure la gérante
Un deuxième confinement fatal
Mais mi-octobre, la recrudescence de l’épidémie de Covid-19 est venue ternir le tableau.
Silence de la municipalité
La gérante adresse alors un mail au maire pour demander d’adapter le fonctionnement du Saint-Beth’. « Étant en location-gérance, je devais avoir son accord pour réorganiser le commerce, même provisoirement. »
Un mail resté lettre morte. Un silence incompréhensible pour la commerçante. « À partir du mois d’août, on ne l’a plus vu, prétextant que le courant ne passait pas alors que c’est lui qui nous avait choisis pour reprendre le commerce et qu’il nous avait même fait cadeau des loyers pour nous aider ! »
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"On a décidé de partir avant d’accumuler des pertes financières trop importantes"
L’annonce du deuxième confinement a fini de convaincre Isabelle et son mari de couper court à l’aventure mayennaise.
"Il y avait des solutions à trouver"
Isabelle Poncelet est convaincue « qu’il y avait peut-être des solutions à trouver avec la municipalité. On serait peut-être partis dans six mois, mais on aurait essayé. »
« C’est un enchaînement de circonstances, estime Léonce Lagoutte, le maire. L’activité n’a pas été suffisamment importante. Le relationnel vient après. Il y a eu un problème de communication, ça s’arrête là. On ne peut pas tout donner », poursuit l’édile qui veut « tourner la page. Nous allons repostuler sur le site SOS Village lorsque les restaurants seront autorisés à rouvrir. »
« Je suis très déçue, conclut simplement la restauratrice. Je garde la tête haute grâce aux clients qui nous ont soutenus jusqu’au bout. Je n’oublie pas les belles rencontres. »
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