Un Lavallois âgé de 20 ans a été jugé en comparution immédiate, lundi 25 janvier 2021, pour avoir porté des coups avec une feuille de boucher à un autre homme le vendredi 22 janvier, dans un appartement situé rue Victor-Boissel à Laval (Mayenne).
Un homme ensanglanté
Ce jour-là, la police est appelée aux environs de 13h car un homme ensanglanté se trouve sur le trottoir de la rue Victor-Boissel. Entouré de son frère et de son neveu, il vient d’être agressé par plusieurs individus qui se trouvent dans un appartement situé au premier étage, juste au-dessus. Il saigne au bras et à la tête. La police force la porte et interpelle deux hommes. De nombreuses gouttes de sang se trouvent au sol. Ils retrouvent également l’arme qui a servi à porter les coups : une feuille de boucher d’une lame de 15 cm. L’un des jeunes hommes interpellés est placé en garde à vue.
La crainte d'un guet-apens
L’histoire débute par la séparation d’un couple, celui formé par la locataire de l’appartement et le neveu de la victime. Vendredi 22 janvier, ce dernier vient à l’appartement pour récupérer un sac d’affaires personnelles.
Dans l’appartement, le prévenu, sa compagne et un autre ami. Le ton monte. L’un des oncles et l’ami du prévenu se cramponnent. L’oncle "saisit le jeune homme par le cou. Des ecchymoses sont constatées", poursuit la présidente. Le prévenu tente alors de les séparer.
"C'était mon seul moyen de défense"
En s’adressant au prévenu, elle rappelle : "Vous dites avoir été déséquilibré sur le lit. L’oncle se trouvait sur vous, une jambe sur le sternum. Vous avez alors saisi la feuille de boucher que vous aviez au préalable cachée près du lit après l’avoir subtilisée à votre ami pour qu’il ne s’en serve pas.
Le prévenu, qui avait consommé du cannabis ce jour-là, indique : "De base, je ne suis pas violent. C’était mon seul moyen de défense. J’ai eu peur."
Deux versions s'opposent
La victime, elle, a une autre version. "Il dit que vous l’avez directement frappé à la tête et qu’ensuite vous êtes tombés sur le lit." La blessure à la main serait, elle, due à la volonté de se protéger de l’arme.
Pour l’avocat de la victime, une question subsiste : "La légitime défense va être plaidée. Mais comment peut-on prendre une arme pour se défendre face à quelqu’un qui n’en a pas ? C’est disproportionné."
"La relaxe s'impose"
L’avocat de la défense, qui soutient en effet la légitime défense, indique : "La tâche de sang principale est sous le lit. C’est donc ici que tout a eu lieu."
Pour la substitut du procureur, "les conséquences auraient pu être dramatiques. De chaque côté, on avait tellement peur qu’il y ait des violences que finalement, il y en a eues. Les versions du prévenu sont les moins constantes. Le coup de couteau a été délibéré". Elle demande une peine d’un an de prison dont 6 mois avec sursis probatoire de deux ans, sans maintien en détention.
Coupable
Finalement, le tribunal déclare le prévenu coupable et estime que les conditions de la légitime défense ne sont pas réunies. Il le condamne à dix mois de prison avec sursis probatoire de deux ans (obligation de soins, de travail, et interdiction de contact avec la victime).
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