Voir loin, bien plus loin que le prochain virage. Arthur Rogeon, jeune pilote de karting mayennais, a grandi au milieu des moteurs, des roues et des châssis. Ses parents ont passé une vingtaine d’années en rallye, son grand-père, près de cinquante ans.
Le pilote de 14 ans carbure à l’adrénaline. Il a intégré CRG, écurie italienne qui a vu passer Lewis Hamilton, Max Verstappen ou encore Nico Rosberg dans ses rangs, et va courir en OK, la catégorie reine du karting sans boite de vitesse. Il pilotera un engin plus puissant que la saison dernière.
Pas un projet par procuration
Arthur Rogeon est le plus jeune pilote de la FFSA Academy (centre de formation fédéral) au Mans. Il prend des cours à distance avec le Cned et s’entraîne au quotidien. « Je roule surtout le week-end. En cours, je fais d’autres sports. »
À première vue, la galaxie Rogeon peut paraître immense : une agence pour gérer la communication du jeune pilote, un site internet, des communiqués de presse. Un monde loin des standards d’un garçon de 14 ans mais justifié.
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« Les parents sont fiers. J’aurais voulu faire ce qu’il réalise mais je n’avais pas les capacités. Il n’a pas besoin que son projet soit vu comme la procuration de celui de son père. L’agence de communication permet de réduire la pression familiale et l’aide à s’améliorer pour parler de son projet. Il reste un garçon de 14 ans », décrit Stéphane Rogeon.
"Je me sens accompagné sans qu’il y ait de pression"
Le jeune pilote confirme : « Je me sens accompagné sans qu’il y ait de pression. Mon père me dit toujours que je n’ai pas d’obligation de résultat mais je dois me donner les moyens. »
Comme beaucoup de jeunes sportifs de haut niveau, le jeune Argentréen est mature. Son ambition est précise : « Je veux être pilote professionnel. La Formule 1 est le rêve mais il n’y a que vingt places. Dans le sport automobile, il y a plein de catégories. Tant que c’est du circuit, je serai content. » Pour le moment, la crise sanitaire a jeté un flou sur sa saison qui devait débuter début février en Italie.
« On décide ensemble »
Si le père s’occupe de la partie sponsoring, les choix sportifs sont arbitrés en famille. « On décide ensemble », décrit Arthur. « On se pose la question de prendre un manager. C’est un monde quasiment professionnel. Si le jeune n’est pas guidé, il peut vite se perdre. »
Stéphane Rogeon reste à sa place. « Il sait que quand on part (ndr : Stéphane et Arthur partent toujours ensemble), ce n’est plus le karting avec papa. Il n’a pas besoin d’être poussé. Il ne se pose aucune question. C’est le métier qu’il veut faire. L’année dernière, pour huit pilotes, il y avait seize adultes. Les parents ne sont pas à leur place sous la tente. L’emmener plus haut, c’est le boulot des équipes, pas le mien. »
« Passer notre vie sur les circuits, c’est comme aller à la pêche »
Le jeune pilote garde les pieds sur terre. Son projet coûte cher et prend du temps. « Il sait que ce n’est pas raisonnable », s’amuse son père. Des sacrifices financiers et un investissement sans faille qui « valent le coup ». « Passer notre vie sur les circuits, c’est comme aller à la pêche pour certains. »
Même si les frayeurs remplissent le quotidien. « On apprécie quand le drapeau à damier tombe. Lors de la dernière course de la saison au Portugal, Arthur a eu un gros accident. On a eu vraiment peur. On connaît les risques mais c’est tellement notre vie. »
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