Dixième de son premier Vendée Globe, Maxime Sorel, 34 ans, n'a pas connu un tour du monde de tout repos. Il s'est fait peur plusieurs fois mais n'en a pas toujours parlé.
Un pilote automatique défectueux
"Depuis 24 heures avant la dépression théta (ndr : vers le 10 novembre), j'ai un pilote automatique qui déconne. A tout moment, il lâche la barre et ne sonne pas. On ne sait pas pourquoi, on a tout essayé. Cela peut arriver en train de dormir, en train de faire à manger. C'est l'horreur de dire qu'à tout moment, ça peut partir en vrac. J'ai beaucoup de voiles abîmées mais ce n'est pas à cause d'un mauvais travail du voilier."
Une fissure sur le bateau
"Je savais en partant que j'avais une mission importante : faire finir le Vendée Globe à ce bateau qui a eu des déboires sur d'autres courses. J'inspecte le bateau très souvent. L'équipe technique m'aide à le faire. On tient un tableur avec des éléments que l'on coche au fur et à mesure des vérifications. Je fais le tour du bateau et je me rends compte d'une infime fissure sur la peinture. Je passe le doit dessus et me rends compte que c'est du carbone, ce qui veut dire que la première peau est abîmée. J'en réfère de suite à mon équipe. Elle envoie aux architectes qui demandent à ouvrir pour regarder ce qu'il y a en dessous. Il ne restait que la peau du dessous qui tenait. J'ai fait de la grosse chirurgie."
La peur après l'incident de Kévin Escoffier
"Quand j'ai appris pour PRB (ndr : le bateau a coulé après s'être coupé en deux), je n'étais pas rassuré pour Kévin Escoffier. C'est difficile à vivre. La course s'arrête un peu. On sait qu'il y a un gars seul dans un radeau. On est sur place, on voit la nuit qui tombe. C'est bizarre. Après ça, on tire moins sur les bateaux. Je savais que mon bateau était le même. J'ai appelé l'équipe pour savoir ce qu'il se passe car ce n'était pas normal. C'était un moment difficile car j'arrivais dans le grand sud. Je rêvais de grand surf avec des vagues de fou. Je ne devais pas faire de planté à plus de 25 nœuds. Donc on dérègle le bateau plus qu'on ne le règle. J'ai fait un surf à 29,7 nœuds au maximum. Forcément, je n'ai pas pu attaquer comme je le souhaitais dans le grand sud. Si je l'avais fait, peut-être que je ne serais pas là aujourd'hui."
Départ à l'abattée, la peur de l'abandon
Juste avant le passage du cap Horn, le VandB-Mayenne est parti à l'abattée. Une frayeur immense pour le skipper.
https://www.youtube.com/watch?v=E-VYHTzfSI8
"J'ai bien cru que c'était la fin. Le mât et des voiles dans l'eau. Je pensais que le mât allait casser une fois dans l'eau. J'ai mis 1h45 à me sortir de là. Il y avait 55 nœuds de vent. Je pense que s'il y avait un concours d'originalité pour passer les caps, je serais bien classé. J'ai passé le cap Leeuwin en tête de mât et j'ai fait une belle pirouette au cap Horn. Le cap de Bonne espérance, je n'ai pas osé."
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