Le tribunal de Laval a condamné jeudi 11 février à diverses peines cinq personnes qui étaient impliquées dans un trafic de stupéfiants à Ernée.
L'année dernière à cette période, une patrouille de gendarmerie est en surveillance sur la place centrale d'Ernée. Les gendarmes remarquent un curieux manège : malgré l'heure avancée dans la soirée, des gens viennent les uns après les autres, qui semblent attendre quelqu'un. A la vue des gendarmes, ils font demi-tour.
Un scooter arrive
Les représentants des forces de l'ordre suivent un de ces mystérieux individus. A ce moment-là, un scooter arrive. Les gendarmes interpellent le conducteur et procèdent à une fouille. L'homme âgé d'une vingtaine d'années est en possession de 18 grammes d'herbe de cannabis. 28 grammes de résine de cannabis et 4 grammes de cocaïne sont retrouvé à son domicile lors d'une perquisition. Un téléphone est saisi, qui permet d'obtenir quelques éléments. A l'issue d'une enquête de plusieurs mois, les gendarmes démantèlent un trafic qui se solde le 17 novembre 2020 par l'interpellation de cinq personnes.
Un vrai réseau
L'affaire était jugée jeudi 11 février par le tribunal judiciaire de Laval.
Un chiffre d'affaires de 64 000 euros
Le trafic aurait porté sur une vingtaine de kilos de cannabis et autant d'herbe. Il y avait aussi de la cocaïne dont la quantité n'est pas précisément définie. Mais le commerce a été chiffré autour de 52 000 euros d'achat pour 64 000 euros de revente, soit un profit de 12 000 euros.
Le boss
Agé de la trentaine, il a dix-huit mentions à son casier judiciaire, qui font état d'une jeunesse difficile en Région parisienne. C'est lui qui trouvait les fournisseurs. Il était peu présent en Mayenne et organisait le trafic depuis Saint-Nazaire et Nantes. Il prenait 60 % des bénéfices, « de quoi payer le loyer et les courses ». Il est en voie de réinsertion et doit débuter un CDI à la fin du mois. Le tribunal s'est montré relativement clément : 18 mois de prison dont un an sous le régime du sursis probatoire. Il pourra purger ses six mois ferme avec un bracelet électronique.
Le lieutenant
Un vingtaine d'années. Il organisait le trafic sur place, essentiellement via une application mobile, et assurait les livraisons. C'est le livreur au scooter qui a été contrôlé. Il avait alors justifié la faible quantité de drogue retrouvée chez lui par une consommation personnelle. 40 % des bénéfices lui revenait, soit un revenu mensuel d'environ 800 euros. Le tribunal l'a condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve.
Un fournisseur
Il ne comparait pas à la barre avec les autres, mais dans le box. Il est déjà incarcéré pour une autre affaire de stupéfiants. C'est un des quatre ou cinq fournisseurs du réseau. Des messages téléphoniques l'on trahi. Il ne fournissait pas de la super marchandise, mais il dépannait régulièrement et il n'était pas cher. Et il assurait la livraison depuis Laval. « J'étais un peu la roue de secours », confit-il. Il n'a pas l'air d'un caïd, mais c'est lui qui prendra le plus cher dans cette affaire : il devra rester derrière les barreaux un an de plus, avec une autre année sous le régime du sursis probatoire.
L'électron libre
Il est un des acheteurs du réseau, fait des petits séjours en baie de Somme pour récupérer des échantillons en provenance de Belgique. Mais il semble avoir son propre réseau pour écouler la marchandise. Dans un vrai gang, ça ne serait peut-être pas passé. Le cadet de la bande avait en outre un gros penchant pour les produits qui étaient destinés à la vente, à tel point qu'il lui arrivait de rentrer bredouille de ses visites de fournisseurs, après avoir tout consommé lui-même. Et on voit qu'effectivement, ces produits ont quelques effets sur la santé. Il écope de 10 mois de prison sous le régime du sursis probatoire, avec obligation de soins, de travail ou de formation, et interdiction de contact avec le reste de la bande.
La nourrice
La quarantaine, deux enfants, casier vierge, non consommateur. Il ne tirait aucun profit du trafic. Il voulait rendre service à son demi-frère, le boss. Il aura été le dindon de la farce puisque c'est chez lui qu'ont été retrouvées les plus grosses quantités de marchandises et de l'argent liquide. C'était le magasin. « Je savais que ce n'était pas bien et que la drogue ce n'est pas bon. Je l'ai dit à mon frère, mais je ne voulais pas qu'il ait de problème. » L'homme s'est attiré la clémence du tribunal : trois mois de prison avec sursis
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