A Laval (Mayenne), la maison d’arrêt a su s’adapter à la crise sanitaire depuis le premier confinement. Au début de cette dernière, elle comptait entre 100 et 110 détenus, tous des hommes majeurs.
"Avec les libérations anticipées, nous sommes descendus à 56, soit notre nombre de places théorique. Il y avait un silence de cathédrale impressionnant. À l’heure actuelle, nous tournons à un peu moins de 80 détenus", indique Jérôme Delalande, le directeur, qui relève cependant un fait notable : "l’explosion du nombre d’auteurs de violences intrafamiliales écroués". Au 1er janvier, ils étaient ainsi 39 au total sur 115 écroués (35 condamnés et quatre prévenus), soit 34 %.
La campagne de vaccination à venir
La maison d’arrêt est actuellement en attente des directives de l’ARS au sujet de la campagne de vaccination contre la Covid. "Les critères seront les mêmes qu’à l’extérieur", indique Jérôme Delalande. Chaque jour, la population de détenus évolue, mais moins d’une dizaine ont au moins 65 ans et aucun n’a plus de 75 ans.
Un quartier dédié aux nouveaux arrivants
Le personnel surveillant, lui, n’est pas considéré comme prioritaire et ne sera pas vacciné au sein de l’établissement. Le directeur souligne que la mise en place de la vaccination n’engendrera aucune contrainte.
Aujourd’hui, un quartier est dédié aux nouveaux arrivants qui sont isolés durant sept jours. Si le test PCR est négatif, ils sont affectés en détention normale et peuvent accéder à l’ensemble des actions (aumônier, rencontres avec services sociaux…). "S’ils refusent le PCR, ce qui n’est quasiment jamais arrivé, ils restent confinés 14 jours."
Aucun cas Covid en un an
L’isolement est aussi appliqué à chaque détenu qui bénéficie d’une permission, excepté dans un cadre judiciaire. Ou encore en cas de contact physique lors d’un parloir, "ce qui est arrivé deux ou trois fois en un an", précise le directeur. Globalement, "les détenus ont parfaitement respecté le confinement, ils sont très attentistes. Aucun cas Covid n’a été déclaré parmi eux. Un seul dans le personnel surveillant".
"L’absence de toucher est pesante"
Jusqu’ici, au quotidien, chaque détenu se voyait remettre deux masques jetables. A partir de cette semaine, place aux masques en tissu lavables, excepté pour les détenus ne restant que quelques jours.
Côté parloir, le dispositif est parfaitement rodé. Une salle a été aménagée en lieu et place des cabines habituelles. Trois tables sont à disposition, toutes équipées d’une paroi transparente. Tout le monde doit porter le masque. "Si quelqu’un l’enlève, le parloir est terminé", précise Jérôme Delalande.
Les devoirs en cellule
Bientôt, la formation qualification bâtiment va pouvoir reprendre. Quatorze détenus continuent de travailler au service général (cuisine, buanderie, entretien du bâtiment…). Une douzaine ont également accès à l’atelier. Mais, comme de l’autre côté des barreaux, l’action culturelle au sens large n’a toujours pas retrouvé sa place en prison. Sophrologie, médiation animale, école… Il n’y a plus rien.
Des détenus se voient remettre leurs cours dans des enveloppes et remplissent leurs devoirs en cellule. La bibliothèque reste ouverte mais n’accueille qu’un détenu à la fois. Les séances de sports de contact n’ont plus lieu et la salle de musculation reste, elle, fermée.
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