Alors que les étudiants sont très impactés par la crise sanitaire, ceux de Mayenne ont l'impression d'être exclus des mesures mises en place par le Gouvernement. Parmi elles, la possibilité des deux repas par jour à 1 €.
Jean-Pierre Le Scornet, le maire, a fait savoir son mécontentement, via son compte Twitter.
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Le secteur rural oublié
Dans ses différents établissements, Mayenne accueille en effet un certain nombre d'étudiants en BTS, sans oublier les élèves infirmiers et aides-soignants de l'IFSI et IFAS.
L'édile ne cache ni sa colère ni son incompréhension, "face à ce sentiment d'injustice qui frappe les étudiants qui poursuivent un cursus dans un lycée et qui ne bénéficient pas à ce titre-là des avantages que peuvent avoir d'autres étudiants qui disposent d'un Crous".
C'est pour remédier à cette, "injustice qui défavorise le secteur rural", que le maire a échangé avec les députés Yannick Favennec et Guillaume Garrot, qui doivent faire remonter cette situation auprès du ministère de l'Éducation nationale. Il est déterminé :
10 € par semaine pour manger
En 1re année de BTS MCO (management commercial opérationnel) au lycée Lavoisier, Nasser vient de Rennes :
Chaque vendredi à 16h, après les cours, armé de son téléphone qui fait office de calculatrice, Nasser va "chez Lidl acheter des pâtes, des frites, des steaks, pour la semaine".
L'étudiant ne peut pas aller au-dessus de 10 €.
Méloée est dans sa classe. Elle n'a pas ressenti ce fait comme une injustice immédiatement :
D'autant que pour certains, comme Punita, élève au lycée Léonard de Vinci, qui dit couvre-feu dit moins de salaire :
Une rencontre organisée par la Ville
Jean-Pierre Le Scornet et son adjointe à la jeunesse, Stéphanie Lefoulon, ont réuni un échantillon des étudiants de la ville, "pour connaître leurs attentes dans ce contexte sanitaire".
Issue des différents établissements de la ville, la douzaine d'élèves en études supérieures, a entre autres avancé, un besoin de créer une communauté d'étudiants. Cette communauté leur permettrait de tous se rencontrer et ainsi, se connaître.
Cette communauté faciliterait aussi, selon eux, des échanges de bons plans tels que des possibilités de colocation pour diminuer les frais de logements. La majorité de ces étudiants arrive en effet de l'extérieur.
Détresse psychologique
Punita, Inès et Bryan, en BTS Études de réalisation d'un projet en communication au lycée Léonard de Vinci, ont participé à cette rencontre qu'ils ont appréciée. Car tous les trois, comme la plupart, avouent se sentir oubliés.
Mais cette discussion a aussi montré une détresse psychologique importante doublée d'un sentiment de grande solitude.
À De Vinci : "Certains sèchent même des cours pour trouver le temps d'aller faire leurs courses."
Un retard dans les apprentissages et des stages amputés, leur font aussi craindre d'obtenir un diplôme dévalorisé en fin de cursus.
Pour autant, certains ont peur, "d'être moins bien formés et moins compétents", relaie Bryan.
Des propositions concrètes
Élus et étudiants ont alors convenu de se retrouver après les vacances.
D'ici là, "on va avoir un peu de travail pour pouvoir faire des propositions concrètes", indique le maire qui rappelle qu'au-delà des situations individuelles, "disposer de formations attractives, c'est aussi important pour un territoire".
Même si la compétence de l'enseignement supérieur revient à l'État, pour Jean-Pierre Le Scornet : "Il me paraît indispensable d'être à leurs côtés et de les accompagner."
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