Avec l’enquête publique relative au projet de déviation sud de la RN 12 dans la commune d’Ernée qui s’est déroulée du 12 janvier au 12 février 2021, Marc Betton, professeur d’histoire, souhaite alerter sur la commanderie Saint-Georges, "un joyau unique du patrimoine" qui se situe à quelques dizaines de mètres du futur tracé.
Un lieu où les paysans venaient payer l’impôt
L’actuelle route de Saint-Hilaire-du-Maine (RD 514) est une entrée très ancienne d’Ernée où l’on arrivait de Vitré.
Face à Vau Roque, avec son gué et ses 4 000 ans de passages sur l’Ernée, se dressent les magnifiques bâtiments qui composaient la commanderie Saint-Georges : un logis (maison seigneuriale), une grange à Dîme où les paysans venaient chaque année payer l’impôt sous forme de blé, orge, seigle, des dépendances, mais aussi une chapelle démantelée en 1768.
La plaque représentant saint Georges, patron des Templiers, trône d’ailleurs depuis cette date au-dessus de la porte d’entrée de la chapelle de la Maison-Dieu de Saint-Antoine, ancienne communauté des Sœurs Saint-Joseph, avenue Aristide-Briand.
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Le lieu accueillait aussi les lépreux
À une certaine époque, ce site a été dépendant d’un Ordre hospitalier, fusion de l’Ordre de Saint-Lazare de Jérusalem et de Notre-Dame du Mont-Carmel, dont la principale mission était d’accueillir les lépreux.
De nombreuses léproseries sont construites en dehors des villes pour accueillir les malades de la lèpre qui se propage particulièrement au Moyen Âge, après le retour des croisés.
Quatre dalles en pierre toujours présentes sur le site semblent d’ailleurs correspondent à des tombes.
La façade nord de la maladrerie présente une particularité étonnante.
Des os d’animaux fichés sont entre les pierres du mur. Très bien conservés, ils occupent encore aujourd’hui deux rangées parallèles sur presque toute la longueur de la bâtisse. Ces os dont l’extrémité la plus solide dépasse du mur, étaient prévus depuis le départ de la construction.
"Il doit être inscrit aux Monuments historiques"
Si la situation sanitaire le permet, Marc Betton prendra plaisir à raconter plus en détail la vie de ce site au temps des seigneurs, à l’occasion de balades estivales.
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