Shan est un puma mâle de 8 ans. Actuellement placé dans un zoo du Tarn, il se laisse dépérir. Sa nouvelle propriétaire, Marjorie Meaupin, voudrait le faire venir en Mayenne, dans son refuge Le Repère situé à Champéon. Ce dernier accueille des animaux issus de sauvetages afin de leur offrir une seconde vie.
Mais si Marjorie Meaupin possède bien un certificat de capacité pour accueillir ce genre d’animaux, elle attend depuis octobre 2019 une autorisation préfectorale pour ouvrir un enclos “grand félin”. Elle talonne les services sans grands résultats.
Bébé, le puma a été rejeté par sa mère
L’histoire de Shan débute en mai 2012 dans un zoo du sud de la France. Très vite, le bébé puma est rejeté par sa mère. Jack Muller, alors en formation dans le zoo, prend soin de lui. Il lui donne le biberon toutes les trois heures. Une nuit, il s’endort avec Shan sur le ventre et, à partir de là, l’animal ne voudra plus le quitter.
Le zoo propose à Jack d’emmener le puma dans le Calvados où il vit et de passer ensuite son certificat de capacité pour l’élevage non-professionnel afin de respecter les règles de détention d’un animal sauvage.
Mais ce certificat de capacité, pourtant passé à trois reprises, lui a toujours été refusé. Le puma, alors âgé de 3 ans, doit retourner dans son zoo d’origine. Un jour, l’animal est transféré sans l’autorisation du propriétaire dans le Tarn, ce qui rajoute 400 km à Jack pour rendre visite à son compagnon.
Besoin de présence humaine
Après s’être longtemps battu pour faire revenir son animal dans le Var, Jack fait la connaissance de Marjorie Meaupin, assistante spécialisée vétérinaire de formation, via les réseaux sociaux.
« Jack était très actif sur les réseaux sociaux pour plaider sa cause. Sachant très bien qu’il n’aurait jamais son certificat de capacité de grands félins, il a accepté ma proposition de le mettre chez moi et m’a cédé le félin en septembre 2020. »
Passé de 70 kg à 35 kg
La Mayennaise se rend sur place et procure à l’animal les premiers soins. Elle reste avec lui plusieurs heures par jour durant quinze jours.
Pour Marjorie Meaupin, « Shan a besoin d’un cadre stable avec un enclos qui réponde à ses besoins physiologiques. Il doit être stimulé et soigné par une équipe disponible. Cet animal a besoin de présence humaine et d’attention pour ne pas laisser ressortir son agressivité naturelle, précise la Mayennaise, impatiente de ramener Shan à Champéon. Attention, ça reste un animal sauvage. Mais imprégné par l’homme depuis sa naissance, il est docile. Ma fille lui a donné à manger dans sa main. »
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« Ne le laissons pas mourir pour une question administrative »
Le futur enclos de Shan en Mayenne a été validé par un enquêteur de la Direction départementale de la protection des populations, car jugé conforme à la législation. Ne manque plus que l’autorisation de la Préfecture.
« Shan a 8 ans, il lui reste de nombreuses années à vivre, ne le laissons pas mourir pour une question administrative », conclut sa propriétaire qui doit aussi s’occuper de ses autres animaux à Champéon. « Ça serait tellement plus simple qu’il soit avec nous. »
Le temps est compté pour sauver le puma et le dernier espoir de Marjorie est d’obtenir le soutien du député Yannick Favennec, qui, elle l’espère, appuiera sa demande en préfecture. Cette dernière informe que « le dossier est en cours d’instruction. Cette demande doit être présentée à la commission départementale de la nature, des sites et des paysages ».
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