Louis Vielpeau a 86 ans mais ses souvenirs sont intacts quand il repense à la Seconde Guerre mondiale. « Mon père Louis était menuisier et ma mère, Yvonne, couturière. J’avais cinq frères et sœurs. Nous habitions une grande maison à Couesmes. »
En 1942, Eugène Gorog et sa femme, un couple juif d’origine hongroise, arrivent de Paris. Ils cherchent un bourg en campagne, moins contrôlé que les villes, pour mettre leurs deux fils en sécurité.
"Ils sont venus à Couesmes car ils étaient amis avec des gens de la commune. Notre habitation étant vaste, c’est tout naturellement chez nous qu’il a été décidé de les loger", raconte Louis, qui avait 8 ans à l’époque.
"On les a accueilli, on ne s'est pas posé de question"
Eugène, le père, était ingénieur, et son épouse, médecin.
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Toujours en contact avec les enfants de la famille Gorog
La famille Gorog est restée chez les Vielpeau environ six mois, avant d’aller à Saint-Siméon, puis de revenir à Couesmes. « Il ne fallait pas rester trop longtemps au même endroit pour limiter les risques. »
Pour Louis, malgré un contexte difficile, c’est une époque joyeuse qu’il garde en mémoire. «L’entente était bonne. Eugène Gorog nous a appris à nager et c’est grâce à lui que j’ai été initié aux échecs. » Enfants et parents allaient à la messe tous les dimanches, pour «brouiller les pistes », sourit Louis Vielpeau, qui est toujours en contact avec les fils Gorog.
« André est devenu un pianiste célèbre. Quant à Étienne, qui m’avait détrôné de la première place à l’école, il est allé vivre aux États-Unis où il travaille comme mathématicien. Jean-Jacques, né après la guerre, est désormais psychanalyste. Les trois frères sont toujours en vie. »
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"Je veux leur rendre hommage pour ce qu’ils ont fait, car j’en suis fier"
Louis est ému de reparler de cette époque. Aujourd’hui, avec le recul, il réalise les risques qu’ont pris ses parents en accueillant des juifs chez eux, comme l’ont fait aussi d’autres familles à Couesmes.
Louis va entreprendre les démarches pour que les noms de ses parents figurent parmi les Justes de France. « Ils le méritent. »
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