Champion du monde cadet, finaliste des championnats du monde à 20 ans. « La valeur n’attend point le nombre des années », disait Pierre Corneille. Les difficultés apparaissent rapidement après des performances remarquables effectuées jeunes.
Matthias Orban, perchiste mayennais, a remporté l’or aux championnats du monde Cadet au Kenya en 2017, à 17 ans. « Après le titre, j’ai mis un moment pour redescendre de mon nuage, se remémore-t-il. J’ai repris une vie normale même si j’ai eu plus de sollicitations médiatiques. Il y a aussi des connaissances qui sont revenues vers moi. J’ai été convié à des réceptions dans ma ville (ndr : Oisseau)… J’ai eu du mal au début puis je m’y suis fait. » Le contexte particulier ne l’a pas aidé à reproduire ce genre de performances.
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S’il ne se met « presque jamais la pression », le perchiste s’est senti « plus regardé durant l’année qui a suivi ». « C’est moins le cas maintenant car d’autres sont devenus meilleurs. »
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« C’était en cadet, j’ai envie de plus »
Ne plus toucher terre. La barre qui paraît moins haute. Matthias Orban a goûté à nouveau à cette sensation en établissant un nouveau record, à 5,57 m en 2019. « Je savais que ça allait sortir. J’étais régulier à l’entraînement. C’est la clef. Mon coach, Alain Donias, me connaît très bien. Il me parle et me fait redescendre. »
Bloqué à cette hauteur depuis un an et demi, le perchiste relativise sa performance.
Après s'être battu contre des douleurs depuis plus d'un an, le perchiste a décidé de se faire opérer. Il met prématurément fin à sa saison.
"J’aurais aimé qu’on mise sur moi"
Le gymnaste lavallois Zachari Hrimèche s’est frotté au gratin mondial chez les grands. À 20 ans en 2017, il est champion de France du concours général et à la barre fixe, et termine septième au saut des championnats du monde de Montréal. Des performances qui le propulsent comme un espoir de la gymnastique française.
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"Plus je progressais, plus je me sentais isolé"
Se rajoute l’éloignement. « Plus je progressais, plus je me sentais isolé. Mes amis ne faisaient plus les mêmes compétitions. J’arrivais avec des plus âgés, dont certains me voyaient comme la concurrence. »
Les 2 000 euros glanés pour la finale mondiale ne lui sont pas montés à la tête. « J’étais mort de faim. Je voulais viser plus haut, me rapprocher des médailles. J’étais impliqué et déterminé, j’avais des bons résultats, je ne comprenais pas pourquoi on me cassait. J’ai commencé à être dégoûté. »
« Les obstacles font partie de la carrière »
Le début d’un long chemin de croix pour Zachari Hrimèche. Suspendu par la Fédération, il part dix mois en Angleterre. Depuis l’an dernier, il a rejoint Vélizy où il se sent « de mieux en mieux » et n’incrimine personne sur son passé : « C’est aussi de ma faute. Je n’ai pas réussi à surmonter certains obstacles. Ça fait partie d’une carrière. J’y vais par étapes. Reprendre ma place dans le collectif France avant de retrouver des objectifs avec Paris 2024 dans le viseur. »
S’il réussit, nul doute que son expérience lui servira. « Je ne laisserai pas tomber les jeunes. Je suis content qu’une relève arrive. Il faut qu’on se tire tous vers le haut. »
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