Laval. Se diriger dans le virtuel avant le réel

Ça ressemble à un jeu vidéo, ça a la manette d'un jeu vidéo, l'écran d'un jeu vidéo, ça pourrait même être le nom d'un jeu vidéo. Mais c'est un exercice scolaire ! Arvad (Apprentissage par la réalité virtuelle de l'autonomie des déplacements) est un projet issu d'un parteneriat entre l'école d'ingénieurs Esiea, l'université du Maine-IUT de Laval et le lycée Robert-Buron. Il sera présenté au salon Laval Virtual.

L'objectif ? « Apporter une brique complémentaire dans la pédagogie des classes Ulis (Unité localisée pour l'inclusion scolaire, NDLR), explique Franck Crison de l'Eseia. C'est un outil d'apprentissage sur la problématique des déplacements, essentielle dans l'acquisition de l'autonomie et l'insertion dans le monde professionnel. »
Le principe est simple et se développe autour de trois éléments : un joystick, pour se diriger ; un écran, représentant un labyrinthe où il faut se déplacer ; une tablette, faisant office de plan, pour arriver à destination. Le but est de rejoindre un point rouge dans le temps imparti. Arvad, outil de mise en confiance progressive, se place comme l'étape entre la lecture d'un plan en classe et le saut dans le grand bain réel de la ville.
Couloirs plus ou moins étroits, chaises, meubles, panneaux, des éléments en 2D et en 3D permettent de personnaliser l'exercice. « Cela permet une individualisation du parcours de l'élève. Les données sont centralisées sur un serveur accessible à l'enseignant, qui pourra adapter l'outil grâce à un panel d'exercices. »

L'idée a été lancée en 2013, à la suite de l'appel à projets de Laval Agglomération sur le thème “Réalité virtuelle et situation de handicap”. Trois personnes ont développé le projet à l'Eseia, tandis que l'IUT, représenté par Lahcen Oubahssi, apportait son expertise en matière de scénarios pédagogiques pour les adolescents en classe Ulis. De son côté, Valérie Lorieul, enseignante au lycée Robert-Buron, et ses élèves testent le projet. Les premiers retours sont plus qu'encourageants. « Nous avons mis Arvad dans les mains des élèves sans explication, indique Franck Crison. Ils ont trouvé l'outil amusant et il n'y a pas eu de rejet. C'est rassurant. » Arvad entrera bientôt dans une nouvelle phase de développement : l'outil sera évalué, de nouvelles séquences pédagogiques seront construites et des évaluations à plus long terme seront réalisées.