Les écarts de températures des dernières semaines ont fait du mal aux producteurs. « J’aurais bien voulu une autre première année », regrette Erwan Blottière, 30 ans, gérant du Verger des Roches à Lignières-Orgères (Mayenne), installé depuis 2018 mais qui attendait sa première récolte de pommes de table.
Le gel a ravagé une partie de sa production. « On est descendu à -4,8 puis -5,1 degrés (ndr : mardi 6 et mercredi 7 avril). Le beau temps de la semaine d’avant avait accéléré les différents stades de floraison. »
"J’aurais culpabilisé de ne rien faire"
Ce producteur bio a passé deux nuits blanches pour tenter de sauver le maximum. « J’ai brûlé du foin mouillé pour créer un brouillard qui empêche la lumière de cramer les arbres au lever du jour. Il y a d’autres moyens comme les tours antigel ou les bougies de paraffine mais je n’ai pas les moyens. »
Le soir, Erwan Blottière a reçu un appel du maire après une plainte de son voisin. « Je n’ai pas fait ça pour le plaisir. J’aurais culpabilisé de ne rien faire. » Au fil des rangs de pommiers, il ouvre les fleurs pour voir si l’ovaire est marron, soit brûlé. « Une partie de la production est morte. C’est dur de se rendre compte des pertes exactes. Mais sur les nouveaux arbres, c’est presque 100 % de perte », estime-t-il.
"Il y aura moins de cerises"
À la cueillette Duverger à Entrammes, Maud Duverger, optimiste, s’estime bien lotie. « On est seulement descendu à -2,3 degrés. Surtout, j’ai plusieurs productions donc en perdre une a moins d’impact », décrit la nouvelle gérante.
Elle a également du mal à quantifier ses pertes. « On a peu de variétés de pommes précoces alors ça limite les dégâts. Par contre, les cerisiers sont marron. Il y aura moins de cerises. Pourtant, j’évite de mettre l’engrais trop tôt. Moins ils sont avancés, plus ils résistent. Pour les pruniers et les nashis, une poire japonaise, j’ai peu d’espoir. »
La dernière grande gelée remontait à 2017. Le régime de calamité agricole va être déclenché par le gouvernement. Pour la Direction départementale des territoires (DDT), il est "encore trop tôt pour mesurer les pertes. Il faut attendre au moins la fin de semaine prochaine."
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