"C'est un lieu de mémoire d'exception !", annonce Dominique Lequilerier-Mallet, fille de Pierre André Mallet et nièce de Maurice Mallet, deux des résistants du maquis de Courtemiche à Champfrémont.
Cette professeur d'histoire-géographie à la retraite est aussi présidente de l'association du maquis de Courtemiche qui veille, entre autres, sur une maison et un arbre gravé.
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Exécutés par la Gestapo
Maurice et André Mallet, Jacques Hochin, Bernard Dufrou, Pierre Dambry, Bernard Fresnay, Raymond Justice, André et René Sylvestre, Roger Piard formaient le Groupe VII de Résistance de l'Orne.
En 1944, le groupe trouve refuge dans le maquis de Courtemiche. Mais le 24 juillet de cette même année, c'est un Français, Bernard Jardin, chef de la Gestapo, qui arrête Maurice Mallet et le conduit au maquis de Courtemiche.
La Gestapo récupère les explosifs des maquisards et détruit la partie droite de la maison où aujourd'hui on ne voit plus qu'un muret. Maurice Mallet, Jacques Hochin et Bernard Dufrou, âgés d'une vingtaine d'années, sont emmenés au moulin de la Sourdière pour être exécutés. Blessé, Bernard Dufrou réussit à s'enfuir. Il racontera la mort héroïque de ses deux compagnons.
Des initiales, la croix de Lorraine et un cœur
La partie maison nécessiterait des travaux de toiture, mais il y a une autre priorité : un hêtre ! "C'est un arbre qui est un peu caché", explique Dominique.
En juin 1944, André Mallet, son père, avait eu l'idée de graver sur cet arbre ses initiales et celles de sa fiancée. "Ses copains lui ont ensuite demandé de graver les leurs."
Les initiales de ces Résistants, la croix de Lorraine, symbole de la Résistance, et un cœur sont visibles. La date apparaissait aussi, mais, "suite à l'effondrement d'une branche, la gravure a disparu. C'est ce qui nous a fait comprendre qu'il y avait urgence".
Pour le faire perdurer
La DREAL de Nantes leur a conseillé de faire réaliser une empreinte.
La tâche sera confiée à l'association Vive la Résistance qui se chargera de trouver des spécialistes.
En attendant, depuis plus de 25 ans, "un monsieur vient préserver ces inscriptions en enlevant la mousse de l'arbre. C'est un peu un lieu de culte secret", sourit Dominique.
Alors que la CCMA contribue à l'entretien, les anciens combattants de Champfrémont veillent sur le lieu et sont toujours présents lors des commémorations tous les 5 ans avec l'association de Sainte Anne.
"C'est touchant de voir le lien que les gens ont avec ce lieu et la volonté qu'ils ont de le transmettre et le faire perdurer", conclut cette fille de Résistant.
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