« C’est très difficile à vivre. » Chaque 30 avril, les clubs professionnels de football annoncent les joueurs qui ne sont pas conservés dans leurs centres de formation pour la saison suivante. Un retour sur terre difficile à accepter. La fin d’un rêve.
Ludéric Etonde, attaquant du Stade lavallois, a connu cette situation au FC Metz en 2019. « Je m’y attendais. J’étais dans ma deuxième année de U19. Je jouais peu. L’annonce m’a fait mal. Je n’avais rien après. Je suis rentré chez moi, sans club. C’est la fin d’un rêve. On se demande comment on va faire, si on a fait les bons choix. » Il effectue quelques essais non concluants avant de signer à Laval (Mayenne) en août.
« Comment va-t-on rebondir ? »
Après deux saisons passées dans le groupe professionnel de l’AS Saint-Etienne sous Christophe Galtier, Pierrick Cros pense signer un contrat professionnel. « J’avais fait une vingtaine de bancs en Ligue 1, je m’entraînais toujours avec eux. La décision tardait à arriver. J’étais le dernier à ne pas être fixé. C’est arrivé vers la mi-mai. J’ai dû aller voir le coach pour lui demander. Il m’a dit que je n’étais pas conservé. Ça a été une surprise car les échos n’allaient pas dans ce sens. »
Alors sans agent, le défenseur central se retrouve libre. En juillet, il pointe au chômage.
Pierrick Cros y a lancé sa carrière, désormais en cours au Stade lavallois.
"C’est une période compliquée car on fait des déçus"
Si cette période n’enchante pas les joueurs, elle n’est pas la préférée des staffs.
« C’est une période compliquée car on fait des déçus, décrit Stéphane Moreau, directeur du centre de formation du Stade lavallois pendant dix ans, désormais entraîneur des U17 du Paris SG. Il y a une préparation pour éviter le choc émotionnel trop fort. On fait un bilan de la première partie de saison en décembre dans lequel on fait ressortir les manques pour que les joueurs anticipent une nouvelle orientation. Les parents sont présents lors de la réunion en avril. Ils ont un rôle important. Certains sont lucides et d’autres, beaucoup moins. Sur 90 % des joueurs, tous les éducateurs sont d’accord. Cela se fait en fonction du potentiel mais aussi du profil. »
"On est livrés à nous-même"
Une liste des joueurs non conservés avec les coordonnées est envoyée à tous les clubs jusqu’au National 3 mais le suivi s’arrête souvent à ça.
[actuencadre actuencadre-imagebtn="" actuencadre-imageid="41674240" actuencadre-imageurl="https%3A%2F%2Fstatic.actu.fr%2Fuploads%2F2021%2F05%2Ffootball-2020-2021-national-j10-laval-boulogne-jcd-06-80x80.jpg" actuencadre-imageremove="" actuencadre-titre="Les%20joueurs%20lib%C3%A9r%C3%A9s%2C%20mine%20d%E2%80%99or%20lavalloise" actuencadre-texte="Le%20Stade%20lavallois%20structure%20son%20r%C3%A9seau%20autour%20des%20joueurs%20lib%C3%A9r%C3%A9s%20par%20les%20centres%20de%20formation.%20Ils%20arrivent%20en%20post-formation%20pour%20int%C3%A9grer%20l%E2%80%99%C3%A9quipe%20r%C3%A9serve%2C%20en%20N3%2C%20et%20esp%C3%A8rent%20pouvoir%20se%20montrer%20%C3%A0%20l%E2%80%99%C3%A9tage%20sup%C3%A9rieur.%0ALud%C3%A9ric%20Etonde%20est%20arriv%C3%A9%20dans%20cet%20%C3%A9tat%20d%E2%80%99esprit.%20En%20ao%C3%BBt%202020%2C%20Laval%20lui%20propose%20un%20essai%20dans%20l%E2%80%99optique%20de%20renforcer%20l%E2%80%99%C3%A9quipe%20r%C3%A9serve%2C%20en%20National%203%2C%20avant%20de%20signer%20au%20bout%20de%20quelques%20jours.%20D%C3%A9sormais%2C%20il%20compte%20douze%20apparitions%20avec%20l%E2%80%99%C3%A9quipe%20premi%C3%A8re.%0ACette%20saison%2C%20l%E2%80%99%C3%A9quipe%20r%C3%A9serve%2C%20entra%C3%AEn%C3%A9e%20par%20S%C3%A9bastien%20Desmazeau%2C%20comptait%20plusieurs%20profils%20de%20ce%20type.%20Nicolas%20Ndema%20est%20arriv%C3%A9%20du%20FC%20Metz%2C%20Kevin%20Nadje%20du%20RC%20Lens%2C%20Djinor%20Boana%20de%20Troyes%20ou%20encore%20Yannick%20Padilla%2C%20en%20provenance%20de%20Ch%C3%A2teauroux%20avec%20qui%20il%20a%20jou%C3%A9%20quelques%20minutes%20en%20Ligue%202." /]
« C’est d’abord une expérience de vie »
« Dès l’arrivée en centre de formation, on met en garde. Le pourcentage de joueurs qui aboutissent avec un contrat pro est très faible, environ 5 %. C’est d’abord une expérience de vie. Il y a le développement sportif mais aussi humain du joueur », conclut Stéphane Moreau.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.