Mardi 18 mai 2021, vers 18h40, rue des Pêcheurs à Laval (Mayenne), une femme et sa fille sont sur le retour d’une promenade avec leur petite chienne, un Chihuahua. Alors qu’elles discutent, deux gros chiens, de race American Staff, arrivent par-derrière et les attaquent.
La jeune fille témoigne : "Ils ont tenté de mordre ma mère, puis s’en sont pris au chien. Ils l’ont mordu à pleines dents. Puis ils s’en sont pris à moi, en me sautant dessus et en mordant ma veste." Le Chihuahua "hurlait à la mort", se rappelle-t-elle. "Je maintenais ses pattes avant tandis qu’ils commençaient à le déchiqueter. Une scène d’horreur."
"Je tentais de protéger mon visage"
La fille est projetée en arrière, les chiens la traînent au sol. "Ma tête frottait le bitume, je me suis mise en boule, et ils continuaient de mordre mon chien. C’était interminable, je tentais de protéger mon visage."
La jeune femme parvient finalement à se relever, levant son chien au-dessus de sa tête afin de le protéger, tout en tentant de repousser les chiens avec des coups de pied.
Deux adolescentes, filles des propriétaires des chiens, arrivent alors et tentent de les maîtriser. "Ce fut long", se rappelle la fille.
Le Chihuahua est maculé de sang, la jeune femme présente de multiples plaies, a la main en sang.
Un seul chien sur l'attestation d'assurance
Le propriétaire arrive sur les lieux 30 minutes plus tard. "Il n’a eu aucune réaction, il nous a juste donné son numéro de téléphone", puis, par la suite, une attestation d’assurance "sur laquelle un seul chien apparaît".
Elles appellent le 17, où on leur répond de déposer plainte dans la foulée. Mais au commissariat, il leur est cependant indiqué qu’aucune plainte ne peut être enregistrée après 19h.
"Je revis cette scène sans cesse"
Le Chihuahua reçoit les soins d’urgence chez le vétérinaire, où le propriétaire des American Staff est client. "Nous avons appris qu’un de ses chiens n’est pas vacciné contre la rage", poursuit la fille, pour qui le cauchemar continue :
Le lendemain, elle se fait prescrire une ITT de 10 jours par son médecin. "Il m’informe de la nécessité de consulter immédiatement le service des urgences." Là-bas, elle regrette un contact froid et des échanges succincts avec l’interne qui l’ausculte : "Elle m’a dit : 'Il n’y a pas la rage en France, rentrez chez vous', avec un rire complètement décalé." La victime rapporte ces faits à son médecin, qui dénonce "une faute professionnelle grave".
"Douleurs corporelles et psychiques"
Le Chihuahua ne s’alimente pas, ne boit pas, n’urine plus depuis la veille. La deuxième nuit s’accompagne de nouveau de "douleurs corporelles et psychiques".
Jeudi 20 mai, les deux femmes portent plainte au commissariat, où elles regrettent "le peu d’empathie" des fonctionnaires qui les ont reçues. Puis elles se tournent vers l’Adavip (Association départementale d’aides aux victimes d’infractions pénales), où elles retrouvent "un peu d’humanité".
"Une lenteur administrative sidérante"
Elles entrent en contact avec le médecin régulateur du Samu qui leur annonce qu’elles sont confrontées à "une lenteur administrative sidérante, car légalement, un chien mordant doit être retiré par les forces de l’ordre et mis en quarantaine chez un vétérinaire".
Aujourd’hui, les deux femmes et leur famille se questionnent sur "les détenteurs de chiens catégorisés, sur la situation d’urgence sanitaire, administrative et législative. À ce jour, aucune démarche dans ce sens n’a encore été réalisée…"
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