Le prévenu appelé à la barre du tribunal de Laval, ce jeudi 10 juin 2021, est un quadragénaire impliqué dans un accident mortel.
Les faits remontent au 23 août 2019 quai d'Avesnières à Laval (Mayenne), et l’homme est accusé d’homicide involontaire par conducteur d’un véhicule terrestre à moteur et délit de fuite, usage illicite de stupéfiants et conduite d’un véhicule à vitesse excessive eu égard aux circonstances.
Le conducteur prend la fuite
Ce jour-là, en début de matinée, la résidente d’une maison de retraite sort comme tous les jours pour aller relever son courrier. Elle traverse la rue, les clés de sa voiture dans la main.
Mais soudain, elle est violemment percutée par un véhicule et son corps est projeté à 15 m du passage protégé.
La nonagénaire est tuée sur le coup, mais aucune trace du conducteur. Il faudra une minutieuse enquête des forces de police pour retrouver le chauffard. Elles remonteront la piste grâce à des morceaux d’optique retrouvés sur place et au témoignage d’un témoin. Retrouvé 48 heures plus tard, le chauffard est incarcéré du 26 août au 5 septembre 2019.
À lire aussi
"Je pensais que quelqu’un m’avait lancé une pierre"
Le jour de l’accident, il avait rendez-vous au collège de son fils mais ne conduisait pas particulièrement vite. Il n’a pas été gêné par le soleil ni par une manipulation de sa radio ou bien d’un téléphone. En garde à vue, il reconnaît tout d’abord qu’il s’agit bien de la Mercedes de sa mère, puis finit par avouer sa culpabilité.
Quand la présidente du tribunal l’interroge sur les raisons de sa fuite, il répond : "Je n’ai rien vu… Je pensais que quelqu’un m’avait lancé une pierre."
Et la présidente de continuer en insistant sur la violence du choc : "Le pare-brise était éclaté, des cheveux ont été retrouvés […] Vous n’assumez pas." L’accusé lui répond : " C’était une réaction stupide, cela fait deux ans que j’y pense."
À lire aussi
Des traces de cocaïne dans le sang
Le parquet intervient et rappelle au prévenu qu’il a passé trois appels téléphoniques à sa compagne dans les minutes qui ont suivi le drame et lui reproche de ne pas avoir appelé les secours.
Le procureur poursuit en remontant le temps : "Vous êtes parti en week-end, et ce après avoir changé de voiture en espérant que personne ne vous retrouverait."
La nombreuse descendance de la victime est partie civile et représentée par deux avocats parisiens. Ces derniers mettent en avant le fait que le prévenu avait pu être sous l’emprise de cocaïne. Des traces de stupéfiants avaient été retrouvées dans les prélèvements effectués sur l’accusé, cela seulement deux jours après les faits.
Il demande pardon à la famille
L’homme répond qu’il n’a consommé que le lendemain pour apaiser ses angoisses, et qu’il n’a recours à la drogue que deux ou trois fois par an. Le réquisitoire du parquet insiste sur le délit de fuite et sur les mensonges répétés du prévenu.
L’avocat de la défense essaie d’humaniser son client, qui finira par craquer. La voix étranglée de sanglots, il s’exclame : "C’est un truc de fou." Il se tourne vers la famille et leur demande pardon.
La sanction tombe : deux ans de prison avec mandat de dépôt différé, confiscation du véhicule et annulation du permis de conduire.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.