Environ quatre mois après son ouverture, l’usine Poultry feed company (PFC) de Vaiges (Mayenne) est mise en demeure par un arrêté préfectoral.
Les services de l’État ont rendu quatre visites à l’usine cet été suite à des signalements et des plaintes des riverains pour des "nuisances olfactives persistantes", explique l’arrêté. L’association de la sauvegarde de la vallée de la Vaige et de l’Ouette décrivait fin juillet : "Selon la distance et la direction des vents, des odeurs nauséabondes fortes à très fortes d’œufs pourris, de poubelles oubliées, d’ammoniac et de charognes en décomposition… empestent l’air ambiant. Ces odeurs sont changeantes et toujours très désagréables, quels que soient le jour et le sens du vent. C’est à vomir !" Après avoir distribué en trois jours 2 000 tracts sur les communes de Vaiges, Saint-Georges-le-Fléchard et Soulgé-sur-Ouette, l’association avait recueilli une cinquantaine de plaintes de riverains. Des courriers ont été envoyés à la préfecture et au ministère de la Transition écologique.
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Plusieurs constats de fortes odeurs
Selon l’arrêté préfectoral de mise en demeure, il a notamment été constaté lors des visites "le stationnement de deux bennes de transport de sous-produits animaux à proximité de l’aire de repos", "que la porte de l’atelier de cuisson était ouverte et qu’une forte odeur s’en échappait" et "que les odeurs semblent provenir essentiellement de la lagune, des installations de traitement de l’air, et de l’usine, et dans une moindre mesure, de la station d’épuration".
L’usine PFC doit réaliser plusieurs analyses de conformité avant le 1er septembre puis les transmettre à la préfecture avant le 30 septembre. Ensuite, "si l’exploitant n’a pas obtempéré, il pourra être fait de sanctions administratives : consignation d’une somme, exécution d’office des mesures prescrites, suspension du fonctionnement, paiement d’une amende au plus égale à 15 000 euros et astreinte journalière au plus égale à 1 500 euros."
"Ils ont fait beaucoup de choses, même si ça n'est pas encore parfait"
Roger Godefroy, référent du dossier pour la Fédération pour l’Environnement en Mayenne (FE53), décrit "un constat accablant pour l’entreprise et un revers pour l’entreprise et les collectivités qui l’ont soutenue".
Du côté des élus, le ton est optimiste.
Joël Balandreau, président de la communauté de communes des Coëvrons, n'est pas surpris par l'arrêté. "Cet arrêté n'est pas une surprise, c'est une suite logique. On a été sollicité par les habitants et on a constaté que le processus de mise en place n'était pas satisfaisant au niveau des odeurs. J'ai été défenseur de l'usine pour son installation, mais une usine ne doit pas troubler le bon voisinage. On les accompagne, mais pas à tout prix, sans complaisance. Ils mettent en place de nouveaux processus qui, je l'espère, vont porter leurs fruits", décrit-il.
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