Dans ses réquisitions, ce vendredi 27 août 2021 au tribunal de Laval (Mayenne), le procureur de la République dénonce des violences inadmissibles et remet les choses à plat : "On n'a pas l'habitude de voir une femme dans le box. Si on avait un homme, on dirait c'est logique ! Madame doit répondre de ses actes comme n'importe quel citoyen."
L'accusée est en effet une jeune femme de 22 ans, perdue au milieu de l'escorte policière dont chaque membre la dépasse d'au moins une tête. Pourtant, elle est accusée de violences en état d'ivresse et menace ou acte d'intimidation.
Whisky, rosé...
Les faits se sont déroulés dans une petite commune du nord Mayenne, dans la nuit du 21 au 22 août. Une rencontre commencée dans la bonne humeur entre deux hommes et deux femmes. L'invitée et future victime offre à la compagnie une bouteille de whisky qui se révèle rapidement insuffisante et est remplacée par du rosé.
L'ambiance est toujours au beau fixe quand les amis d'un soir décident de partir vers une nouvelle destination. La présidente rappelle au passage qu'ils ne sont pas seuls sur la route et qu'ils mettent ainsi en danger leurs vies mais aussi celle de tous les citoyens.
Les coups pleuvent
La voiture s'immobilise un temps car la future victime a une envie des plus pressantes. Las, son état ne lui permet plus de tenir debout. Les choses s'enveniment et la femme accuse les autres de lui avoir volé son portable, ses clés et sa cigarette électronique. Rentrés chez eux, le ton monte ; les deux hommes vont se coucher, dira l'accusée, mais le combat entre les deux femmes va être violent.
Les coups pleuvent : lèvre éclatée, coups au thorax, œil poché et dents abimées. La victime saigne et l'homme revenu l'aide à enfiler des vêtements propres. C'est la prévenue qui à nouveau menace sa victime : " Tu n'appelles pas les gendarmes sinon tu vas voir ce qui va t'arriver... T'as pas intérêt à porter plainte. "
"Un véritable passage à tabac"
La victime est absente lors du procès mais représentée par Maitre Buron. Les magistrats s'en réfèrent alors au procès-verbal d'audition. Dans celui-ci, la femme désigne deux personnes lui ayant porté les coups mais la jeune accusée a décidé et déclaré qu'elle était la seule fautive.
Elle nie par contre avoir volé les objets appartenant à la victime et pense qu'ils ont été perdus lors de l'arrêt sur le bord de la route.
La présidente insiste sur la violence des coups photos en main : "C'est un véritable passage à tabac… La victime ne tenait plus debout et n'était pas en état de se défendre." L'avocat de la défense temporise et affirme que sa cliente n'a jamais été condamnée pour des faits de violence.
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Détention ferme à domicile
Le verdict est moins lourd que celui réclamé par le parquet : neuf mois de prison dont six mois en sursis probatoire, obligation de travailler et interdiction de contact avec la victime. A cela s'ajoute la révocation d'un sursis antérieur de deux mois. La détention ferme sera exécutée à domicile avec bracelet.
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