Avant de trouver une place dans un Ehpad en capacité de la recevoir, Marie-Thérèse Bigot, ex-résidente de l'Ehpad de Juvigné fermé précipitamment, a été hospitalisée au centre hospitalier d'Ernée. Sa petite-fille, Emmanuelle Coulange, a décidé d'écrire sa colère à l'ARS et au président du Conseil départemental.
Une invitation à la mobilisation
Emmanuelle Coulange n'attend pourtant pas grand-chose de cette lettre qu'elle voit comme "une invitation à la mobilisation". Parce qu'elle en est certaine :
À Juvigné, ils ont été nombreux à s'exprimer, soit par courrier, soit en signant une pétition :
Soudaine, cette fermeture a précipité le départ des 39 résidents vers des structures plus ou moins proches.
La mamie d'Emmanuelle était parmi les cinq derniers.
L'ARS a alors validé leur transfert, "du jour au lendemain", vers le CH d'Ernée.
L'Humain avant les chiffres
Médecin, la jeune femme met en avant "cette logique du chiffre à l'hôpital [qui] fait souffrir tout le monde, patients et soignants".
Persuadée que "la mort des petits Ehpad est programmée pour de plus grandes structures afin de limiter les frais", elle reconnaît que "la réalité dépasse toutes les projections les plus folles".
Elle conçoit que "parler de centre de performance pour des plateaux techniques de spécialité médicale ou chirurgicale peut s'entendre", mais pour les personnes âgées ou avec des troubles cognitifs, "c'est d'abord l'Humain !".
Sa grand-mère est "une petite mamie démente de 90 ans mais qui ressent tout".
Elle a senti l'Ehpad se vider petit à petit avec "une recrudescence de l'angoisse".
Difficile pour les personnels
À Juvigné, sa grand-mère connaissait les lieux,
À l'hôpital, ce n'était pas possible.
Sans compter que "le personnel aussi a été mis en difficulté".
Sa grand-mère a finalement emménagé à l'Ehpad de Montenay où "elle va pouvoir récupérer un cycle veille sommeil".
Cette situation "vient aussi toucher le point sensible de mon village dans lequel j'ai grandi".
"Vous avez piétiné leur mémoire", écrit celle qui demande aussi :
Pour Emmanuelle Coulange, et, "alors qu'on essaie de redynamiser les villages, de faire des connexions entre les jeunes et les plus âgés", ou même d'attirer des médecins, cette décision est un non-sens.
"Vous auriez dû laisser la population se saisir de cet évènement, pour inventer ensemble", reproche-t-elle avant de conclure : "Priver un village de la proximité de ses personnes âgées, c'est amputer une partie de l'identité collective [...]. C'est irréparable."
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