Le dimanche 5 septembre 2021, un piéton âgé d'une soixantaine d'années perdait la vie, percuté par une voiture sur une route de Parné-sur-Roc (Mayenne). L'automobiliste en cause, âgée de 30 ans, a été jugée par le tribunal de Laval ce mercredi 27 octobre 2021.
Dans le box des accusées, en sanglots, elle se confond en excuses en s'adressant à la dizaine de membres de la famille de la victime présents à l'audience : "Je suis triste, je regrette, je ne boirai plus jamais une seule goutte d'alcool. Je vais culpabiliser toute ma vie. Ce monsieur avait l'âge de mon père. Je n'aurai jamais de mots assez forts..."
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1,36 g d'alcool par litre de sang
Le jour du drame, la victime, accompagné de son fils agriculteur, souhaite faire traverser une vache d'un champ à un autre. Il se place sur la route pendant que son fils s'occupe de l'animal. "Quand on fait ça, on choisit un endroit avec une forte visibilité et on est toujours deux", témoigne son fils à la barre. Mais l'automobiliste, bien qu'ayant "un kilomètre de visibilité" selon l'avocat des parties civiles, n'a pas freiné.
A cette période, la prévenue vit une séparation compliquée, et noie ses difficultés dans l'alcool. "En 2021, elle a perdu son travail, son appartement a été ravagé par un incendie et sa vie de couple s'est brisée", rappelle son avocate.
"Une crise de panique"
Au volant, après l'impact, elle s'arrête, descend de son véhicule, voit le corps de la victime et reprend la route. C'est un autre automobiliste, témoin de la scène, qui la poursuit et la somme de s'arrêter à Parné-sur-Roc. "Elle a fait une crise de panique et cherchait à solliciter l'aide d'un tiers", précise son avocate.
La substitut du procureur rappelle que les faits ont "plongé une famille dans le deuil. Tout le monde connaît les dangers de l'alcool et du téléphone au volant. S'il y a eu impact, c'est uniquement à cause des manquements de l'automobiliste, car ces deux hommes savaient ce qu'ils faisaient. Elle a repris le volant pour échapper à sa responsabilité".
"La famille n'en est pas au stade du pardon"
Maitre Dirickx, avocat des parties civiles, a fait passer un message à la prévenue : "La famille n'en est pas au stade du pardon et elle ne le sera peut-être jamais. Ils espèrent seulement que vous en tirerez les leçons et que vous respecterez ce que vous avez dit : ne plus jamais boire une seule goutte d'alcool."
La prévenue a été condamnée à une peine de trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis probatoire de deux ans (obligation de travail, de soins et d'indemniser les victimes). Son permis de conduire a été annulé et elle ne pourra pas le repasser avant 2025. Le véhicule et le téléphone ont été confisqués.
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