Soldats de la Grande guerre et abbé instituteur, leurs tombes peuvent passer inaperçues parmi les croix, stèles et pierres tombales du cimetière communal de Mayenne.
En cette veille du 1er novembre 2021, jour de la Toussaint, c'est l'occasion de se pencher sur plusieurs tombes chargées d'histoire qui peuplent cette nécropole
François-Édouard Patry, l'abbé instituteur
Celle-ci l'a échappé belle. En 2006, elle s'est retrouvée sur une liste de tombes destinées à être "relevées" : en clair, considérée comme abandonnée et délabrée, elle devait tout simplement être enlevée.
Cette sépulture, c'est celle de l'abbé François-Édouard Patry, mort en 1909, qui s'est notamment illustré en fondant les écoles chrétiennes de la ville. Des institutions depuis longtemps disparues : le Sacré-Cœur, l'école Sainte-Anne, le lycée Saint-Louis de Gonzague...
Il a aussi permis à l'église Notre-Dame de devenir une basilique. Une œuvre pieuse qui lui a valu un hommage de la part des paroissiens, sous la forme de cette tombe gravée d'une épitaphe.
Elle est finalement sauvée de la procédure administrative lorsqu'un passionné de patrimoine religieux alerte l'ancien maire, Michel Angot. On peut aujourd'hui la voir dans le cimetière de Mayenne, mais l'épitaphe est quasiment effacée.
Victor-Marie Louvrier, le héros du bois du Chien
Il a donné son nom à une rue de Mayenne, ses restes reposent quant à eux dans le carré militaire du cimetière de Mayenne.
Victor-Marie Louvrier, né en 1887, est coiffeur dans la sous-préfecture du Nord-Mayenne lorsqu'il est appelé sous les drapeaux en 1914. Il participe à de nombreux combats, devient caporal, puis sergent et est blessé une première fois par une balle qui l'atteint au-dessus de l'œil.
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Il s'en sort par miracle. C'est en juillet 1918 qu'il trouve finalement la mort, alors qu'il défend, avec ses camarades du 166e régiment d'infanterie, une position défensive dans le bois du Chien, dans la Marne.
Touché à la cuisse, il parvient, avant de mourir, à écrire une lettre poignante adressée à sa mère. Lors de sa découverte, quelques mois plus tard, il sera cité en exemple de bravoure par les autorités.
Georges Le Mesnager, le plus vieux soldat de la Grande guerre
Georges Le Mesnager est né en 1850 à Mayenne. Fils de commerçants, il s'embarque à 16 ans pour les États-Unis et devient notaire à Los Angeles.
Une migration qui ne l'empêchera pas de revenir se battre deux fois sous les drapeaux français : en 1870 contre les Prussiens, puis en 1914, comme volontaire, âgé de 64 ans.
Malgré son âge, il participe à de nombreux combats et finit par être blessé. Rapatrié aux États-Unis pour y être soigné, il retraverse l'Atlantique en 1917, cette fois sous uniforme américain ! Officier de liaison avec l'armée française, il reçoit après la guerre la Légion d'honneur, la médaille militaire et la Croix de guerre.
Un temps négociant en vin en Californie, il finira sa vie à Mayenne, ou il meurt en 1923. Il est donc inhumé au cimetière de la ville.
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