Rachel de Vannoise est soulagée. La créatrice de la marque de jouets et mobilier en bois Paulette & Sacha, fabriqués à Évron et Montsûrs (Mayenne), a réussi à livrer les 150 magasins en France et à l’étranger qui ont passé commande pour Noël. "Mais il a fallu s’y prendre dès le mois d’avril pour y arriver", glisse-t-elle.
Du jamais vu en neuf ans d’activité. En cause, les difficultés à s’approvisionner en bois depuis le printemps. "Les raisons de cette pénurie sont floues", avoue celle qui appelle les scieries locales toutes les semaines pour dénicher sa précieuse matière première. "J’utilise uniquement du hêtre qui vient du Jura, précise-t-elle. Le bois compose 90 % des produits donc sans cela, l’activité s’arrête."
"On prend davantage de risques financiers"
Elle fait parfois plusieurs dizaines de kilomètres pour aller chercher une seule planche.
Sans compter l’augmentation du coût du bois, + 30 % en quelques mois. "On a exactement le même problème avec les emballages des jouets qui sont en carton", note Rachel de Vannoise, qui ne veut pas répercuter ces hausses sur le prix des jouets. "On préfère réduire notre marge car il y a un prix connu par le consommateur."
Et si elle a réussi à honorer ses commandes, elle ne peut pas assurer qu’il en sera de même pour le réassort. "Depuis le début du Covid il y a une forte demande des clients dans le made in France et l’écoconception, souligne la créatrice. On continue à produire, on ne relâche pas."
Commandes passées dès le mois d'avril pour Noël
En parallèle de la marque Paulette & Sacha, Rachel de Vannoise gère aussi le concept store en ligne Rêve de Pan avec un showroom à Évron où elle vend 5 000 références de jouets et décoration pour enfants.
Là aussi, elle a revu toute son organisation en vue de Noël. "J’ai passé commande dès avril auprès des fabricants. Habituellement on attend le salon Maison & Objet à Paris en septembre pour voir les tendances. Puis on commande en petite quantité et on réapprovisionne au fur et à mesure. Mais là on a tellement peur de n’avoir plus rien à vendre au 25 novembre qu’on surstocke. Ça participe à la spéculation. On parie sur ce qui va fonctionner et on part du principe qu’il n’y aura pas de réassort."
Elle sait pourtant déjà que certains produits ne seront pas au catalogue cette année. "Parce qu’il n’y a pas de containers pour venir de l’étranger."
S'y prendre en avance
La Mayennaise reste malgré tout positive. "Il ne faut pas que les clients paniquent. Ils vont peut-être prendre de nouvelles habitudes cette année en diluant leurs achats de Noël."
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