Une odeur alléchante flotte dans le restaurant d'Hervé Chesneau, ce mardi 7 décembre 2021, en milieu de matinée. "Ce midi, c'est langue de bœuf sauce piquante, avec de la purée, annonce le patron. Un classique."
Un bon vieux plat du jour traditionnel comme on peut les retrouver chaque midi depuis 33 ans au menu du restaurant ouvrier de Chantrigné. Mais les habitués pourraient bientôt trouver porte close.
Un plan de licenciement pour les trois salariés
Hervé Chesneau et son épouse Monique, conjointe collaboratrice, pensent à prendre leur retraite depuis un moment.
Problème : malgré les démarches, aucun repreneur à l'horizon. Et l'échéance arrive : Hervé Chesneau a fixé son départ au 31 mars 2022, il a dû engager un plan de licenciement pour ses trois salariés.
Avec une centaine de couverts par jour, le restaurant draine des clients de toutes les communes alentour.
"Un métier exigeant", mais "intéressant"
"Il y a moyen pour un jeune couple de vivre correctement, assure Hervé Chesneau. Bien sûr, c'est un métier exigeant, mais c'est aussi intéressant. Il y a de la diversité, du contact, on est avec des gens sympathique", sourit-il, alors que Michel, un habitué s'installe au comptoir devant un café. Sans même avoir besoin de passer commande.
"Si j'avais 25 ans, je rachèterais !" lance le client en ouvrant son journal. Lui vient d'une commune voisine, où "il n'y a rien". Son inquiétude, si le restaurant n'est pas repris ? "Que la commune meurt. C'est dommage pour l'activité locale."
La maire se dit "surprise sans l'être" par cette situation. "C'est courant dans les communes rurales", mais tout de même, "un outil aussi performant, avec une telle notoriété… Il doit bien y avoir quelqu'un pour le reprendre."
Hervé Chesneau compte sur quelqu'un "du métier, avec un minimum de connaissances". Lui-même est charcutier traiteur de formation. "Il ne faut pas avoir peur de venir voir !"
L'activité, touchée par le Covid, n'a pas encore repris sa vitesse de croisière. "On fait cinquante couverts par jour en ce moment. Cela permet de ne pas démarrer trop fort." Et puis, par ici, "la concurrence n'est pas rude. C'est une route passante, il y a des camions..."
"Un projet de vie"
Les éventuels repreneurs pourront compter sur le soutien de la mairie. "S'ils se présentent avec un projet de vie, nous pourrons les aider à le concrétiser, en fonction de nos moyens, assure Françoise Duchemin. Si la difficulté est le bâti, nous pourrions étudier la possibilité de racheter les murs, de rénover le logement..."
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