La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a assigné à résidence, vendredi 28 janvier 2022, une trentenaire originaire de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) qui a été mise en examen pour avoir participé "par amour" à un vaste trafic de stupéfiants entre Saint-Nazaire, Laval (Mayenne) et Tours (Indre-et-Loire).
Karima X était employée comme agent d’escale à l’aéroport de Nantes-Atlantique, jusqu’à son placement en détention provisoire, il y a huit mois : cette femme de 31 ans sera prochainement jugée pour des faits de trafic de stupéfiants et pour avoir contribué à blanchir l’argent récolté, par le biais d’une entreprise de Laval.
23 allers-retours dans plusieurs départements
La procédure avait été initiée par les policiers de Tours : ils surveillaient "un revendeur local d’héroïne" qui s’approvisionnait "auprès d’un Nantais". Karima X avait été repérée à cette occasion, en mars 2021, alors qu’elle accompagnait le présumé principal instigateur du trafic, également son amant et "le mari de [sa] meilleure amie".
En tout, la jeune femme a réalisé "vingt-trois allers-retours rapides dans plusieurs départements", ont pu établir les enquêteurs. Elle aurait par ailleurs été rémunérée à hauteur de 12 000 € par "une société de conseil", domiciliée à Laval, par le biais d’un "contrat fictif".
L’achat de deux appartements
La structure a été identifiée lors de l’enquête comme "destinataire finale" des transactions de stupéfiants : l’entreprise mayennaise est donc suspectée d’avoir blanchi l’argent de la drogue et Karima X aurait également participé à ces opérations destinées à réinjecter cet argent dans l’économie. Elle a notamment pu s’acheter "deux appartements grâce à cet argent", a-t-elle reconnu devant le magistrat instructeur.
Finalement, la jeune femme – dont le casier judiciaire était jusqu’à présent vierge – a été interpellée et placée en détention provisoire le 28 mai 2021. Chez elle, 10 000 € et 10 g de cocaïne seront retrouvés. Elle a donc réalisé huit mois de détention provisoire, avant que le juge des libertés et de la détention (JLD) n’ordonne sa remise en liberté sous contrôle judiciaire avec un bracelet électronique. Mais le procureur de la République avait fait appel de cette décision.
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"Le petit couple parfait"
Vendredi 28 janvier 2022, Karima X a donc dû convaincre les magistrats de la chambre de l’instruction de valider la décision du magistrat. Son avocat, Me Aristote Toussaint, a décrit une situation de "détresse" : elle était en fait en "dépression, seule" quand l’homme à l’origine du trafic était "la seule personne près d’elle".
Elle a reconnu avoir "participé à la logistique" dans ce trafic, notamment en louant des voitures à l’aéroport de Nantes : ils "jouaient le petit couple parfait" pour se déplacer et réaliser les transactions.
Bracelet électronique
En pleurs, Karima X a imploré les juges de la laisser sortir afin de "rentrer chez [sa] mère, à Saint-Nazaire et retrouver [ses] deux chiens". "Tout ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour, j’ai travaillé toute ma vie, je suis responsable et intelligente, je vais retrouver du travail", a-t-elle promis aux juges.
Finalement, la chambre de l’instruction lui a permis de rentrer chez elle : elle a été assignée à résidence, sous bracelet électronique, à Saint-Nazaire, jusqu’à la date de son procès.
CB (PressPepper)
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