Mardi 1er mars 2022, la deuxième journée du procès de Ndomba Mayoni à Laval (Mayenne) s'ouvre par l’audition d’un expert psychiatre, le docteur Nahban Abou, qui donne un descriptif très précis de l’accusé : il est autoritaire, il n’exprime pas de regret ni de culpabilité. Elle exclut totalement l’envoutement et le déclare responsable et ponctue ses propos d’une citation : "C’est un acte fou, ce n’est pas synonyme de folie."
Madame de Coligny, expert psychologue, souligne les nombreuses références à Dieu lors de son long entretien avec l’accusé. Elle le décrit comme manipulateur et le trouve dans un déni permanent.
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En cette fin de matinée, Ndomba Mayoni est à nouveau longuement interrogé et adopte la même attitude que la veille en esquivant les questions ou bien en se retranchant derrière un envoutement qui l’empêche d’expliquer son coup de folie. "Les scientifiques ne peuvent pas savoir ce qui se passe dans ma tête."
Il évoque un échange téléphonique entre un frère résidant au Canada et sa femme mais personne ne saura vraiment ce qui s’est dit à ce moment. Suivent des questions sur son rapport aux femmes. Une dernière fois, son conseil tente de le faire sortir de son monde: "Avez-vous accepté que votre femme vous quitte ?" L’homme de répondre : "Elle ne m’a jamais dit ça."
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"Porter la parole des enfants"
L’après-midi débute par la plaidoirie de maître Dirickx pour les parties civiles, présent "pour porter la parole des enfants". L’avocat commence par évoquer la très belle personnalité de la victime, toujours soumise malgré les comportements bigames de son mari et son extrême autoritarisme. "Quand la deuxième épouse aura le sida, elle ira jusqu’à lui donner ses propres papiers de couverture sociale."
Le parquet rappelle qu’il est là pour rechercher la vérité, mais que l’accusé a beaucoup parlé sans la donner. La procureure clame que c’est "une exécution" et que monsieur Mayoni se réfugie derrière l’envoutement pour évacuer sa responsabilité. La magistrate repousse enfin toute éventuelle irresponsabilité de l’accusé. Elle requiert 22 ans de prison avec une peine de sureté de la moitié.
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"La peine des morts vivants"
Les avocats de la défense vont tenter d’atténuer la peine. Maitre Serfaty regrette "la peine des morts vivants" réclamée par la procureure. L’avocat comprend la thèse de la sorcellerie évoquée par son client et se risque à une difficile comparaison : "Ces croyances existent tout comme Jésus a pu naitre d’une vierge." En conclusion, l’avocat parisien réclame une peine plus clémente.
Maitre Buron, qui avoue travailler sur ce dossier depuis presque trois ans, va rechercher la pitié du tribunal en s’attachant à amplifier les bons côtés de l’accusé.
C’est à Ndomba Mayoni que la parole est donnée une dernière fois : "Je vous demande pardon", répète-t-il au milieu d’un flot de paroles.
Dix-huit années de réclusion
Après trois heures de délibération, la cour d’Assises rend son verdict : le septuagénaire est condamné à 18 années de réclusion. Il est en outre privé de ses droits civiques et inéligible pendant dix ans. Il lui est interdit de porter une arme pendant quinze ans.
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