Jeudi 24 février 2022, au petit matin. Yevgeniya se réveille avec un "pressentiment". "Je tremblais sans savoir pourquoi. J'ai pris mon téléphone. Une amie ukrainienne qui habite aux États-Unis m'envoyait des photos et des messages." C'est ainsi qu'elle apprend l'invasion de son pays par la Russie.
Yevgeniya, Ukrainienne de 42 ans, s'exprime en anglais depuis la maison qu'elle habite avec son conjoint Jean-Christophe Develter, à Gorron. Cela fait trois ans qu'ils se sont rencontrés et qu'elle partage sa vie entre la petite ville du Nord-Mayenne et Kyiv, la capitale ukrainienne, aujourd'hui sous les bombes.
Ce mercredi 9 mars, Yevgeniya et Jean-Christophe doivent se marier, comme ils l'avaient prévu avant la guerre. "Nous devions ensuite nous rendre à Kyiv, pour obtenir un visa longue durée auprès de l'ambassade. C'est la procédure", explique Jean-Christophe. La guerre a bouleversé leurs plans.
En Ukraine, Yevgeniya a une sœur, Dina, 38 ans, et une nièce de 10 ans, Daniela. Lundi, elles ont décidé, après dix jours d'angoisse, de quitter la capitale pour se réfugier près de Lviv, dans l'ouest du pays, pour le moment épargné par l'avancée russe.
Elles y sont arrivées mardi, saines et sauves. "Je suis un peu plus calme maintenant qu'elles y sont", témoigne Yevgeniya, qui vit dans l'inquiétude depuis deux semaines.
600 km en onze heures
Sa sœur et sa nièce sont parties avec une amie et sa fille. "Elles ont mis onze heures pour faire les 600 km. Il y avait un trafic énorme, c'était très stressant", raconte Yevgeniya, qui parle avec sa sœur "tous les jours".
Au début, sa sœur et ses amies ne voulaient pas quitter Kyiv. "Elles y ont leur travail, leur maison... Personne ne veut partir." Le mari de sa sœur, quant à lui, est bloqué au Kazakhstan, où il travaille dans l'industrie pétrolière. Il essaie désespérément de rejoindre l'Ukraine pour participer aux combats.
Toujours inquiète, Yevgeniya peine à trouver le sommeil.
L'Ukrainienne fait part de son incrédulité devant les images de la guerre. Mais elle n'est pas surprise. "Ma mère et ma tante vivent en Russie, elles sont pro-Poutine. Cela fait longtemps qu'elles sont exposées à sa propagande. Évidemment, on ne se parle plus..."
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.