Chaque année, plusieurs milliers de personnes disparaissent volontairement, sans laisser d’adresse. "2 500", selon Thomas Pouteau.
Mais d’autres chiffres, parfois bien plus élevés, sont avancés par différents médias. "Au Japon, ils sont 100 000 chaque année", avance encore le jeune auteur mayennais, qui a décidé d’en faire l’un des thèmes de son premier roman, Au sein des miens, paru en décembre 2021.
À 24 ans, cet ancien licencié du Stade lavallois n’en est pas à son coup d’essai. Son livre témoignage, Je reviens d’une anorexie, paru en 2019, en a même fait un "porte-drapeau" de cette cause.
"Je ne l’ai pas cherché, je voulais avant tout écrire un livre. C’est mon éditeur qui m’a suggéré de le centrer sur l’anorexie."
À l’époque, il termine une licence de géographie en Argentine, et l’écriture, qu’il pratique "depuis gamin", lui apparaît comme "un impératif, une mise à distance de soi".
Depuis son passage en sport études au lycée, le sport avait pris "une place trop conséquente" dans sa vie. "J’avais relégué l’écriture derrière le rideau du quotidien. À 19 ans, j’ai repris l’habitude d’écrire. C’est devenu une ressource primaire, au même titre que l’alimentation et l’eau."
Aujourd’hui, Thomas Pouteau travaille au cinéma Le Vox, à Mayenne, en tant que chargé de communication. Ces multiples expériences, "ça me nourrit", analyse l’auteur.
Ce roman, c’est aussi un moyen de "contrecarrer" l’étiquette que son premier livre lui a collé. Ce qui ne l’empêche pas d’être "encore plus personnel".
Le héros porte son nom et évolue sur ses terres mayennaises natales. Son père, comme celui de l’auteur, est ouvrier dans une usine d’Ernée. "L’usine, froide, qui casse les dos et plie les corps", décrit l’écrivain.
Où commence la fiction ?
De retour de l’étranger, le protagoniste apprend que son père a disparu, sans laisser de traces. À quelques jours de la retraite et après avoir appris qu’il était malade. Plutôt que d’essayer de le retrouver, il tente de reconstituer et d’imaginer ce qu’a pu être son dernier mois.
Quelle est la part de réel, où commence la fiction ? À cette question, Thomas Pouteau répond par un haussement d’épaules et un sourire énigmatique. "La question la plus importante, c’est de savoir si le lecteur y croit…"
Ses parents, premiers lecteurs, y ont cru, eux. "Ils se sont même un peu inquiétés !"
Au fil des pages, le lecteur mayennais reconnaîtra des lieux familiers : l’hippodrome de Laval, Ernée, des matchs du Stade lavallois… "En visant le particulier, on peut toucher l’universel", espère l’auteur.
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