Le conseil municipal de Gorron a fini en eau de boudin, jeudi 24 mars 2022, lorsque Jean-Marc Allain, le maire, a intimé l'ordre à son principal opposant Pascal Martin de quitter la salle.
La raison : ce dernier a comparé le discours du maire à celui d'un "Poutine"...
La séance avait commencé par un débat sur l'abattage d'arbres autour du menhir de la Roche, qui avait suscité l'émoi des riverains et fait l'objet d'une mise au point du maire lors du conseil précédent, le 3 février.
"Le menhir de la Roche est classé monument historique par décret du 15 mars 1978, rappelle Pascal Martin. La loi du 25 février 1943 impose de recueillir l'avis de l'architecte des Bâtiments de France pour toute demande d'autorisation de travaux dans un périmètre de 500 mètres."
Le conseiller d'opposition somme le maire de fournir la preuve de cette démarche.
David Foucambert, l'architecte des bâtiments de France de la Mayenne, livre son expertise générale sur la question :
Jean-Marc Allain rétorque que ces travaux n'ont pas été effectués par la municipalité, mais par les propriétaires qui ont acheté ces terrains suite à l'extension de la zone d'activité de la Bourdaiserie.
Selon lui, le plan local d'urbanisme intercommunal leur permettait d'effectuer ces travaux, depuis une modification du périmètre de protection en 2006, "sur proposition de l'architecte des bâtiments de France".
"Ce n'est jamais plaisant d'abattre des arbres. Mais nous plantons plus de haies qu'il n'y en a de détruites", souligne-t-il après le conseil.
Pascal Martin annonce constituer un dossier à l'attention de l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine (Udap) 53. Il regrette que son intervention soit "passée au dessus" des autres conseillers.
La tension est montée plus tard, lorsque le dossier du budget et de la dette de la commune est arrivée sur la table. Pascal Martin a une nouvelle fois reproché au maire sa gestion de la Ville.
C'est là que la comparaison avec le leader russe a été osée, provoquant la stupeur du conseil. "Inacceptable, scandaleux" pour le maire, qui obtient la sortie de son adversaire.
À tête reposée, après le conseil, Pascal Martin s'en explique : "Il vous retourne tous vos arguments contre vous."
Il reproche en effet au maire de ne pas faire les dépenses nécessaires. "Les trottoirs, les réparations de l'église, le nouveau groupe scolaire... Il y en a pour 6 millions, qui sont dans le budget primitif tous les ans. C'est urgent. À la place, la mairie investit dans l'immobilier."
Jean-Marc Allain appelle son opposant à faire preuve de "cohérence" et à "liquider le crédit-bail qu'il a contracté pour un local racheté par la commune", allusion à l'ancien site des Meubles du Menhir. Et en profite pour rappeler que "la commune se désendette à hauteur de 300 000 € par an".
Après cette séance houleuse, les deux hommes se retrouveront au tribunal le 4 avril, pour une affaire d'affiche de campagne arrachée par Pascal Martin, lors des dernière élections départementales.
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