Atmosphère très lourde, ce jeudi 7 avril 2022 au tribunal correctionnel de Laval (Mayenne), pour une affaire d’homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Les faits se sont déroulés au petit matin, mardi 8 février 2022 à La Chapelle-Rainsouin. Le prévenu, alors à bord d’un véhicule utilitaire, avait doublé un camion, percuté un scooter et tué Dylan qui n’était âgé que de 16 ans.
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"Hommage à mon petit frère"
Sur le banc des parties civiles, la famille du jeune homme laisse éclater son immense peine. La maman pleure et suffoque de chagrin ; les deux sœurs portent le même pullover avec l’inscription : "Hommage à mon petit frère".
En face, le chauffard est un menuisier de 39 ans qui, lui aussi, se rendait à son travail. Impossible de dire s’il est prostré ou s’il manque d’empathie, ce que ne manquera pas de faire remarquer la procureure. Le résumé des faits relatés par la présidente du tribunal est simple et terrible : le conducteur a-t-il dépassé le camion sans aucune visibilité, ou bien pouvait-il voir à 100 mètres, malgré le brouillard, comme il l’affirme.
"Une faute délibérée"
Maitre Labourel va tenter de rassembler toutes les peines des parties civiles : celles de la maman, des sœurs, des oncles et tantes, des cousines et même des amis de la famille. "Ce n’est pas juste que les distances de sécurité n’aient pas été respectées. Doubler alors qu’il n’y a pas de visibilité est une faute délibérée."
La procureure est visiblement très émue lors de ses réquisitions. Avec beaucoup de précautions, elle va avouer une mission impossible "car nous ne pouvons pas revenir en arrière". La magistrate réaffirme que le fautif a fait un choix dans l’inconscience et lui rappelle qu’il y a eu 22 morts sur les routes de la Mayenne en 2021.
Des cris d'indignation
Maître Maysonnave, pour la défense, aborde sa plaidoirie avec calme et logique, tentant d’atténuer la faute de son client sans exacerber la douleur des parties civiles. Seule l’amie de la tante devra quitter la salle pour avoir tenté d’interrompre la Bâtonnière en lui demandant de parler plus fort. L’avocate rappelle que le prévenu est resté sur les lieux de l’accident et qu’il a lui-même appelé les secours.
Après une demi-heure de délibérations, le tribunal prononce une peine de deux années de prison dont 18 mois avec sursis à l’encontre du conducteur. Son permis est annulé sans possibilité de le repasser pendant trois ans et il devra suivre des soins psychiatriques. La peine de prison sera effectuée à l’aide d’un bracelet électronique, ce qui entraîne des cris d’indignation de la part des proches de la victime.
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