Jeudi 31 mars 2022, à l'Hôtel de ville de Laval (Mayenne), à l'occasion de la cérémonie de clôture des Semaines d'éducation contre les discriminations, onze élèves de bac professionnel laboratoire contrôle qualité du Campus Orion à Évron sont venus présenter le court-métrage qu'ils ont écrit et réalisé.
Une vidéo d'une dizaine de minutes qui raconte le parcours d'une lycéenne brimée par ses camarades à cause de ses fautes d'orthographe et incomprise par ses professeurs et ses parents qui lui demandent d'être plus consciencieuse. Jusqu'au jour où une professionnelle pose un mot sur son trouble : la dysorthographie.
"Nous nous sommes appuyés sur leurs parcours personnels"
Une histoire qui n'est pas une simple fiction. "L'association Cultures du cœur nous a sollicités en septembre pour réaliser un court-métrage sur les discriminations", retrace Christine Durhône, professeure au Campus Orion.
Accompagnés par Arnaud Ray, réalisateur, les élèves ont ensuite joué les assistants son, cameramen ou comédiens pendant deux jours, en octobre et novembre, pour donner vie à leur texte.
"Les profs me prenaient pour une fainéante"
Après la projection, trois élèves, Mathieu, Gabrielle et Lucie, ont pris la parole pour dire l'importance du diagnostic pour bénéficier des aménagements adéquats.
"Je suis dyscalculique et dyspraxique, c'est-à-dire que j'ai du mal à me repérer dans le temps et dans l'espace, témoigne Mathieu. Il y a eu des suspicions dès le CP mais le diagnostic est tombé en CM2." Les aménagements - un ordinateur, "pour écrire plus vite et proprement", et une calculatrice - ont été mis en place seulement en classe de seconde. Il dénonce "la lenteur de la Maison départementale pour l'autonomie. J'ai dû attendre un an pour avoir un ordinateur."
"Les profs me prenaient pour une fainéante", se souvient Lucie, atteinte d'un trouble dysorthographique. Elle bénéficie aujourd'hui d'un tiers-temps supplémentaire pour les épreuves et d'un accompagnateur pour écrire.
Faire passer un message d'espoir
Gabrielle, atteinte de troubles dyslexique et dysorthographique veut aussi faire passer un message d'espoir. "Ce n'est pas toujours facile de vivre avec mais ce n'est pas une fatalité. Nous avons des projets."
À terme, leur vidéo a vocation à devenir un support pédagogique pour sensibiliser sur les troubles "dys".
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