L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que moins de 2,3 médecins pour 1 000 personnes ne permettent pas de couvrir les besoins primaires en termes de soins de santé d’une population donnée. Le territoire de garde de Mayenne, qui inclut le bassin de vie d’Ambrières-les-Vallés et d’Oisseau, n’en compte que 0,51. Suivi de très près par Ernée et Villaines (0,52).
Mayenne communauté dispose en effet de seize médecins sur son territoire (en incluant Lassay-les-Châteaux) pour 39 000 habitants. En octobre 2020, ils étaient encore dix-neuf. Depuis le 1er avril 2022, le Docteur Lemaignen a cessé son activité à Jublains et elle sera suivie en juin prochain par le Dr Ratefinjanahary installé à Aron. Petite consolation pour les habitants, un jeune médecin devrait s’installer en 2023 dans la petite commune de Champéon.
Zone déficitaire depuis janvier 2021
Au 1er janvier 2021, le bassin de vie de Mayenne a été placé en zone déficitaire, ce qui s’est traduit par des aides à l’installation des nouveaux médecins sur le territoire.
Le Docteur Luc Duquesnel estime "que le Nord Mayenne est moins attractif que le Sud car plus éloigné de la faculté de médecine d’Angers".
Et selon lui, au niveau national, la démographie médicale va continuer de baisser jusqu’en 2030. "L’accès aux soins, lui, va se détériorer jusqu’en 2035 en raison de l’augmentation de la population, et de son vieillissement. Les jeunes générations de médecins ne veulent plus travailler autant que les médecins actuels, et à raison ! Aujourd’hui, un médecin assure 57 heures par semaine sans compter la permanence des soins. Individuellement on ne peut pas faire face à la demande. C’est pourquoi il est important de se réorganiser."
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Des infirmiers en pratiques avancées
Pour le médecin, le problème de la permanence des soins sur le territoire ne se pose pas le soir ou le week-end, "mais bien de 8h à 20h en semaine. C’est pourquoi nous travaillons à mettre en place un service d’accès aux soins sur ces horaires, comme pour le samedi matin".
Parmi les solutions testées sur le territoire pour pallier le manque de médecins généralistes, il y a l’embauche d’infirmiers en pratiques avancées. Au Pôle santé de Mayenne, le Dr Duquesnel est le seul à bénéficier de l’aide d’une infirmière.
Une deuxième infirmière partira en formation en septembre.
Et quid des assistants médicaux qui permettraient aux médecins de suivre 15 à 20 % de patients supplémentaires sans travailler plus. "Les locaux du pôle santé ne sont pas adaptés. Leur embauche à temps plein nécessite deux box d’examen, ce que nous n’avons pas", regrette le médecin qui avait participé à la réalisation des plans du Pôle de santé de Mayenne communauté. Deux médecins réfléchiraient à l’embauche commune d’un assistant médical. "Il faudra avant que les locaux soient modifiés", affirme Luc Duquesnel.
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