Dimanche 24 avril 2022, la France célébrait sa Journée nationale du souvenir de la Déportation. Une semaine plus tard, le 30 avril 2022, Ambrières-les-Vallées sera le théâtre d’un circuit commenté organisé par le Mémorial des Déportés de la Mayenne.
Le sujet ? Le parcours d’un réseau de résistance basé dans l’ancienne commune d’Ambrières-le-Grand, dont la majorité des membres ont été arrêtés par la Gestapo les 9 et 10 mai 1944. Il y a tout juste 78 ans.
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"Ils étaient une vingtaine, essentiellement des hommes", décrit Élodie Roland, salariée du Mémorial, qui a coordonné l’écriture d’un livre sur ce groupe par l’association du Mémorial. "Nous l’avons publié fin 2020, dans un contexte particulier, sans promotion", rappelle-t-elle.
Une sortie discrète qui a occulté plusieurs années de travail. "Nous nous sommes inspirés de témoignages recueillis dans les années 90 et 2000." À l’époque, les survivants de ce réseau se réunissaient chaque année pour rendre hommage à leurs compagnons morts en déportation.
Un groupe mené par Jacques Foccart
Après le décès des derniers témoins, l’association a décidé de lancer un travail de recherches pour continuer à faire vivre leur mémoire.
Ce réseau, composé de vétérans de la Première Guerre mondiale et de réfractaires au Service du travail obligatoire (obligation d’aller travailler en Allemagne nazie) se structure dès 1942-1943.
Leur meneur n’est autre que Jacques Foccart, exploitant forestier natif d’Ambrières et futur secrétaire général de l’Élysée en charge des affaires africaines sous De Gaulle.
Des actions essentielles au Débarquement
Des mois durant, ils collectent du renseignement pour les Alliés, cachent des pilotes abattus, réceptionnent des livraisons d’armes… "Ce ne sont pas de grands faits d’armes, comme au cinéma, où l’on voit des résistants faire sauter des trains, précise Élodie Roland. La Résistance française était souvent faite d’actions de l’ombre, essentielles au débarquement."
Ces actions attirent bientôt l’attention de la Gestapo d’Angers, qui réussit à infiltrer le réseau. Dans la nuit du 9 au 10 mai 1944, les membres du réseau sont regroupés, arrêtés et déportés dans plusieurs camps de concentration, notamment Dachau et Ravensbrück.
Au milieu de ce drame, une belle histoire : les cinq membres de la famille Letissier, tous déportés, en sont revenus vivants. "C’est très rare", souligne Élodie Roland.
Samedi 30 avril 2022, le Mémorial des Déportés de la Mayenne propose un circuit commenté à Ambrières-les-Vallées, pour retracer le parcours de ce réseau, baptisé Action Plan Tortue.
Le maire sera présent pour représenter la Croix de guerre obtenue par la ville après la guerre, pour son rôle dans la lutte contre l'occupant et les dommages subis lors de son bombardement. Michelle Grattenois, la petite fille qui avait réceptionné la médaille au nom de la ville à l'époque, sera présente. Elle est aujourd'hui âgée de 82 ans et domiciliée à Mayenne.
"Des descendants de membres du groupe de résistants seront présents lors de la visite de 14h, déjà complète. Je ne sais pas s'ils seront présents pour le créneau de 17h", précise Élodie Roland.
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