Une ferme paysanne à La Chapelle-au-Riboul, un élevage de chats à Courcité, une nouvelle entreprise alimentaire à Jublains, un vinaigrier au Horps… Ces derniers temps, la Haute Mayenne déborde de projets.
Un dynamisme parfois freiné par les difficultés que rencontrent leurs porteurs à trouver des financements.
Certains ont pourtant « de l’or dans les mains », assure Yvonne Genest. Si elle en est persuadée, c’est parce qu’elle à elle-même contribué à financer de nombreux projets en Mayenne, au cours des treize dernières années.
Économie solidaire
« J’en suis à ma troisième Cigales », compte-t-elle et non, il ne s’agit pas d’entomologie mais d’économie solidaire.
Un club d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire (Cigales) est un groupe de particuliers qui investit dans de petits projets locaux. « On n’investit jamais de grosses sommes », précise Yvonne Genest.
Dans le département, les deux premiers clubs ont été fondés à Mayenne, en 2009, pour accompagner la création de Mayenne bois énergie, une entreprise de bois de chauffage.
« Ce sont des groupes de cinq à vingt personnes. Une seule ne suffisait pas », explique Yvonne Genest, qui était déjà de la partie.
Depuis, elle est devenue présidente de l’association régionale et vice-présidente de la fédération nationale des Cigales. Dix-neuf autres clubs ont vu le jour en Mayenne, pour soutenir des dizaines de projets.
Aujourd’hui, onze sont encore actifs car le règlement de la fédération stipule qu’ils sont constitués pour une durée de cinq ans, renouvelable une fois.
Ces entrepreneurs en quête de financement leur sont envoyés par les banques, les chambres consulaires ou les services économiques des collectivités. « Souvent, ces personnes n’ont pas assez de fonds propres pour convaincre les banques. »
Sur proposition du maire du Horps, Patrick Soutif, les Cigales organisent une réunion publique dans la commune, lundi 23 mai 2022.
L’objectif : expliquer le fonctionnement de ces structures et, Yvonne Genest l’espère, convaincre des investisseurs de créer un club au Horps ou dans une commune voisine, pour abonder les projets locaux.
Si le retour sur investissement n’est pas fulgurant - « les fondateurs des premières Cigales mayennaises viennent tout juste de récupérer leur mise » - le risque est très limité, assure la présidente régionale.
Mais l’intérêt est avant tout « humain. Souvent, on laisse même le bénéfice à l’entreprise. Il s’agit surtout d’aimer le collectif et de soutenir de petits projets, de se sentir utiles. »
Des amitiés se nouent, « au sein des clubs et avec les porteurs ». Pour Yvonne Genest, « c’est un bonheur de participer à l’essor d’entreprises que personne d’autre ne voulait soutenir ».
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