Depuis quelques années, TikTok s’impose comme le réseau social le plus en vogue chez les adolescents et les jeunes adultes. Il permet de partager et de commenter de courtes vidéos, mais aussi d’interagir en live avec les autres utilisateurs.
Un espace de sociabilité et de divertissement hors du commun, mais aussi un terrain de chasse prisé des harceleurs.
Christopher Floquet, Mayennais de 20 ans, en sait quelque chose. Depuis trois mois, il traque ces dérives sur la plateforme.
Avec l’aide d’utilisateurs ayant eux aussi subi les agissements de ces personnes, il monte alors un dossier sur Pharos, le site gouvernemental pour signaler les contenus et comportements abusifs en ligne. « C’était long, car les plaignants venaient de toute la France. »
Christopher Floquet n’en était pas à son coup d’essai. « Avant, j’aidais déjà les victimes de harcèlement sur Instagram [un autre réseau social, NDLR] », précise-t-il.
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Le jeune homme arpente les réseaux sociaux depuis ses 10 ans, « mais ce n’est pas un exemple à suivre », assure-t-il. Le harcèlement, il l’a lui-même subi, que ce soit en ligne ou à l’école. Mais difficile pour lui à l’époque de mettre des mots dessus. « Il m’a fallu attendre de le voir subi par d’autres pour bien m’en rendre compte. »
Depuis, Christopher fait « le tour des lives » pour tenter de repérer des comportements dangereux. Tel un justicier des réseaux sociaux, il n’hésite pas à entrer en contact avec les harceleurs pour leur demander d’arrêter.
Le dialogue, il l’engage « au feeling. Tout dépend de l’âge de la personne, de son histoire… » Il peut aussi compter sur ses abonnés pour le mettre sur la piste de comportements problématiques : « Certains utilisateurs s’alcoolisent devant des mineurs, par exemple… »
Son compte est suivi par 2 240 personnes. Et chaque jour, Christopher reçoit des appels de victimes de harcèlement, parfois dans des états très préoccupants : « Certaines sont en pleine crise d’angoisse, voire sur le point de se suicider… »
Pour accomplir le travail d’écoute et de dialogue nécessaire à désamorcer ces crises, le jeune homme n’est pas seul. Avec une vingtaine d’autres personnes, rencontrées sur les réseaux, ils ont formé une sorte de groupe d’entraide.
Une ambition nationale
Aujourd’hui simple « citoyen engagé », Christopher veut aller plus loin : il nourrit un projet d’association, qui serait basée à Mayenne. « Nous serions trois au départ », précise le futur président.
Il compte étendre le champ d’action de cette future structure au harcèlement scolaire, aux violences conjugales et aux maltraitances infantiles. « J’espère en faire une association nationale », ambitionne-t-il.
En attendant, il est toujours possible de suivre et soutenir son combat sur son TikTok.
Contact : chris_offff sur TikTok.
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