Le signalement aux autorités françaises émane de la police américaine, qui a repéré des échanges suspects sur Facebook entre un homme de 48 ans et une jeune mineure de 15 ans où celui-ci l’incite à avoir des rapports sexuels.
Les faits remontent à 2019, à Ernée (Mayenne). À l’époque, la jeune victime est en couple avec le fils du prévenu, jugé ce jeudi 19 mai 2022 par le tribunal de Laval, qui rappelle : "Vous l’avez ajoutée sur Facebook et avez débuté par discuter amicalement. Puis vous avez avoué avoir des sentiments, que vous aviez envie de l’embrasser. Vous lui avez demandé des câlins." Selon la victime, "les propos ont été de plus en plus pervers, et il s’est imaginé être en couple avec elle", poursuit la présidente du tribunal.
Elle le bloque sur Facebook
En novembre 2019, la jeune fille, en classe de 3e, effectue un stage d’observation dans un commerce. Pour "lui rendre service", l’homme l’y emmène régulièrement en voiture. Et un jour, "elle explique que vous avez profité du fait qu’elle soit tétanisée pour lui caresser la cuisse et l’embrasser sur la bouche". L’adolescente finit par en parler à l’équipe éducative de son collège, qui prévient les parents. Elle bloque l’homme sur les réseaux sociaux.
L’enquête permet de constater que le prévenu est à l’origine de toutes les discussions sur le réseau social et qu’il n’hésite pas à faire usage de chantage affectif. Il demande des câlins, des photographies…
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"J'ai été stupide"
En garde à vue, il reconnaît tous les faits qui lui sont reprochés et avoue savoir que les sentiments n’étaient pas réciproques. Sa compagne, avec laquelle il est en instance de divorce, indique qu’auparavant il écrivait déjà à des mineures pour tenter d’avoir des relations avec.
À la barre, l’homme aujourd’hui âgé de 50 ans, qui n’a pas entamé de démarche de soins, s’explique : "J’ai été stupide, je m’excuse devant elle et ses parents. Ça ne s’est passé qu’une fois, et après le baiser je ne l’ai jamais revue."
"Elle était vulnérable"
Pour maître Cesbron, avocat des parties civiles, "elle tentait d’échapper aux discussions quand lui ne cessait de revenir à la charge. À 15 ans, on est vulnérable et je pense qu’il en a profité". Le procureur ajoute : "Quand il dit avoir fait une grosse bêtise, on dirait un enfant qui se présente devant nous à la barre." L’avocat du prévenu, maître Robert, souligne ironiquement : "Il semblerait que mon client ait mis en place un plan machiavélique pour attirer la jeune fille dans ses filets. Non, je n’y crois pas. Oui, les faits sont graves, mais mon client n’a juste rien mesuré."
Finalement, le prévenu sera soumis à un suivi socio-judiciaire durant trois ans (avec obligation de soins), sous peine d'un an de prison. Il a interdiction d'entrer en contact avec la victime et obligation de l'indemniser. Il est inscrit au fichier des auteurs d'infractions sexuelles.
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