Depuis quelques semaines, la famille Vaugenot forme un drôle d’attelage dans les rues de Mayenne. Pendant les vacances de printemps 2022, elle s’est lancée dans l’utilisation d’un nouveau moyen de transport : un vélo-cargo prêté par l’association La roue libre, et mis à disposition de cette dernière par la Ville de Mayenne.
Cela fait déjà trois ans que cette association promeut l’usage du vélo en ville, notamment en militant auprès de la mairie pour des aménagements urbains favorables à ce mode de transport. "À Mayenne, on part de très loin", souligne David Seurin, président de l’association.
Du "vélo-plaisir" au vélo utilitaire
"Quand j’ai appris la création de l’association, j’ai adhéré par soutien, mais je ne pensais pas avoir le temps de m’y mettre", raconte Marc Vaugenot, le père de famille, qui a fini par adopter le vélo avec toute sa famille.
"Nous faisions déjà du "vélo-plaisir" depuis un an et demi, avec des sorties régulières. On aime ça, ce n’est pas une corvée", ajoute Valentine Vaugenot, sous l’œil approbateur de leurs quatre enfants.
En 2020, dans le cadre de son plan vélo, la mairie a investi, pour la somme de 4 500 €, dans un vélo-cargo qu’elle a mis à disposition de La Roue libre. L’intérêt ? "Il peut remplacer une voiture", assure David Seurin.
"J’y mets facilement deux enfants et trois sacs de courses", confirme Valentine, qui a commencé à s’en servir pour les trajets du quotidien, à Mayenne et à Moulay : "Je n’ai quasiment pas pris la voiture pendant une semaine", confie-t-elle, quelques jours après avoir sauté le pas.
Dans le vaste panier situé à l’avant de l’engin, Iseult, 5 ans et Orion, 2 ans, les petits derniers de la fratrie, semblent apprécier les balades. "Les gens qu’on croise ont droit à des sourires, des coucous", s’amuse leur mère. Pour elle, c’est un atout du vélo : "Il peut apporter de l’apaisement. C’est un état d’esprit".
Bien sûr, cela nécessite des adaptations. À la météo, par exemple :
"Sur une année, le temps de pluie est ridicule", confirme David Seurin. Lui accomplit ses trajets professionnels de 20 km à vélo depuis "trois ou quatre ans" et ne reviendrait à la voiture pour rien au monde.
Les 90 adhérents de La Roue libre attendent maintenant que la ville se dote d’aménagements sécurisés pour les cyclistes. "De vraies pistes, pas juste des lignes de peinture", précise David Seurin, qui pointe un manque de sécurité. "Dans 99,9 % des cas, les gens font attention. Le problème, c’est le 0,1 % restant. Il faut que chacun ait un espace."
Ce manque d’espace, Valentine Vaugenot l’a constaté en circulant à vélo aux côtés de ses deux enfants aînés, Clervie, 11 ans et Merlin, 9 ans. "J’ai cru que j’allais les perdre plusieurs fois !"
Les membres de l’association comptent sur l’engouement constaté depuis les confinements pour le vélo : "Il y a eu une explosion, à la fois en milieu urbain et en milieu rural, confirme David Seurin. Plus il y aura de vélos dans les rues, plus il y aura de place pour eux."
Économiquement, il y a tout à y gagner : selon l’Alliance pour le vélo, une fédération d’associations, "16 % du budget des ménages modestes est consacré à la voiture".
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