8h45. C'est bottes aux pieds et cotte sur le dos que Lou, 6 ans, passe le portail ce lundi matin. Car même si le thermomètre affiche 10 °C et que le soleil ne semble pas décidé à pointer le bout de son nez, le petit garçon sait qu'il va passer la majeure partie de sa journée dehors. Dans la prairie qui fait office de cour de récréation, il retrouve les autres élèves de l'école Les Pieds dans l'herbe, située à Bazougers, en Mayenne.
Une fois tous les sacs déposés sous le préau et après un dernier bisou à papa et maman, le petit groupe prend la direction du potager situé à l'autre bout de la ferme exploitée par Marieke et Willem De Kam et Kristoffer Larsen pour aller cueillir les légumes qu'ils cuisineront pour le déjeuner. "C'est de l'ail ça ?", interroge Lucette, qui essaie de reconnaître les dernières plantations du maraîcher. "Non, des oignons", corrige Annaïg Le Corre, directrice de l'école et pédagogue. Le choix se portera finalement sur des aillets. "On les cuisinera en gratin avec des pommes de terre", tranche Annaïg.
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Préparation du déjeuner avec les produits de la ferme
Après un tour au magasin de la ferme pour aller chercher des œufs, du lait et du fromage, les écoliers rejoignent l'école au rythme des comptines proposées par Annaïg.
À 10h, attablés dans la cour, ils s'attellent à la préparation du repas. Les plus petits, sous la surveillance de Danaé Benarroche, volontaire en service civique, se lancent dans la confection de biscuits. Peser le beurre, compter les cuillères de farine, casser les œufs... l'activité fait appel à différentes compétences.
"Il faut que ça fasse sens"
"Se préparer au passage en CP"
Et à chaque matinée son activité. "Le mardi c'est atelier pain, le jeudi on va nourrir les veaux et on fait des activités artistiques et le vendredi, on part pour une grande balade pour observer la nature", énumère l'enseignante.
Tous les après-midis, pendant que les petits sont à la sieste, les grands s'exercent au graphisme ou font du calcul, toujours sous forme de jeux, pour se préparer au passage en CP. "Il y a aussi beaucoup de temps de jeux libres pour que les enfants travaillent leur créativité et se sociabilisent", explique Annaïg Le Corre. Le tout en extérieur "dès que le temps le permet". Les jours de pluie, le groupe investit l'ancienne grange reconvertie en salle de classe.
Seulement deux écoles à la ferme en France
Et même s'il faut débourser 2 400 € par an, ce modèle d'école, quasiment unique en France - "seulement deux écoles maternelles sont installées dans des fermes", indique Annaïg Le Corre - séduit de plus en plus. Pour la rentrée prochaine, 12 enfants sont déjà inscrits sur les 16 places disponibles.
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