14h mardi après-midi, Mickaël, mécanicien au garage Citroën de Villaines-la-Juhel en Mayenne chez Hervé Planchais, me montre comment changer une courroie de distribution sur un moteur essence dernière génération 3 cylindres. Aujourd'hui, je troque ma casquette de journaliste pour celle de garagiste dans le cadre de l'opération Artisan d'un jour. Mais que le propriétaire de la Peugeot 208 grise se rassure, je n’ai pas mis la main à la pâte, moi qui découvrais pour la première fois une courroie de distribution. « Il faut pouvoir accéder au moteur alors je dois déposer l’admission. J’en ai pour une heure, une heure et demie de démontage avant d’atteindre la distribution », explique calmement le jeune mécanicien qui a été formé dans ce même garage.
Le travail demande beaucoup d’application et de patience. « D’un moteur à l’autre, c’est très différent mais on dispose d’un guide sur notre tablette. C’est la bible du mécanicien », sourit le professionnel avant de s’en retourner sous le pont pour finir de caler le moteur, sous le regard attentif d’un jeune apprenti.
Un métier en évolution
Alors que Mickaël atteint tout juste la courroie de distribution, un autre véhicule est amené au garage. Son chauffeur a vu une vis dans le pneu et a fait le déplacement immédiatement. Il est aussitôt pris en charge par Simon qui démonte le pneu avec du matériel que toute personne qui a déjà crevé sur le bord de la route envierait. En deux temps trois mouvements, il enlève la jante et accède au trou causé par la vis. Il le dégage parfaitement à la perceuse et introduit ensuite un champignon par l’intérieur. Il servira de rustine. « On finit par couper le morceau qui dépasse et le tour est joué », présente Simon déjà prêt à remettre le pneu en place pendant que l’apprenti vérifie la pression des autres pneus. Le livreur peut repartir en moins de 20 minutes.
Minutie et adaptation sont deux qualités nécessaires pour exercer le métier de mécanicien.
« C’est un métier qui est toujours en évolution. Il ne faut pas rester sur ses acquis. Les nouvelles technologies nous obligent à nous remettre en question. Nous réparons des modèles et des marques différents. Les moteurs électriques demandent moins d’entretien puisqu’il n’y a plus de vidange, qu’il y a moins de changements de plaquettes de frein… L’hybride rechargeable est plus complexe. » Pour suivre ces innovations, les mécaniciens suivent des formations régulières.
Assurer la relève
Hervé Planchais espère garder ses jeunes salariés en les perfectionnant et pourquoi pas assurer sa relève. Il a déjà formé treize apprentis, dont Simon, meilleur ouvrier de France. « Ce n’est pas simple d’être en campagne. Les transports pour les apprentis ne sont pas toujours adaptés. Alors on module si besoin leurs horaires de travail. »
Ma journée s’achève avec le remplacement de la courroie de distribution. Je n’aurai pas le loisir de découvrir le métier de carrossier car l’activité a été stoppée temporairement, faute de personnel. « Nous recherchons un nouveau carrossier comme plusieurs garages du département. »
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