Vendredi 24 juin 2022, deux hommes étaient jugés en comparution immédiate par le tribunal de Laval (Mayenne). Ils avaient été interpellés le mardi 7 juin à Evron pour trafic de stupéfiants (cannabis, cocaïne) et vente de produits contrefaits (vêtements, chaussures, parfums, et accessoires). Placés en détention provisoire, ils avaient demandé un laps de temps pour préparer leur défense.
Âgés de 36 ans et 47 ans, les deux hommes, amis, sont d’anciens voisins. Le plus âgé amenait des clients à l’autre, qui l’avait aidé financièrement à plusieurs reprises. Donnant, donnant. Pour la vente de produits de contrefaçon, le président du tribunal a rappelé le procédé : aller-retour à Paris, achat des marchandises et revente à Evron ou par colis vers la Guadeloupe.
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Lors de la perquisition chez l’instigateur, la police a retrouvé 12 300 euros, 11 grammes de cannabis et des affaires de contrefaçon. Cet argent ? "Des économies", déclare celui qui, quelques minutes auparavant, faisait pourtant état de ses difficultés financières. Quant au cannabis, il a indiqué que c’était pour sa consommation personnelle et qu’il n’en faisait pas commerce. Il "dépannait" des proches.
Un mot que le président du tribunal trouve assez galvaudé. Ce dernier lit plusieurs SMS, où il est clairement question d’argent et de vente. "C’est les on-dit", répète le prévenu.
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"Je n'avais pas mes lunettes ce jour-là"
Le second prévenu, complice et intermédiaire dans les faits, réfute certains propos qu’il a tenus dans le procès-verbal d’audition. Notamment celui d’avoir obtenu de la cocaïne de son ami. "Pourtant, vous avez signé ce procès verbal", souligne le juge. "Je n’avais pas mes lunettes ce jour-là", répond l’accusé.
La procureure fustige un "comportement de mauvaise foi" et "des explications farfelues". Pour le vendeur, elle pointe "un réel risque de récidive compte-tenu de ses antécédents". Au fur et à mesure de l’audience, les contradictions apparentes creusent un fossé entre les faits et les propos des prévenus.
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"Le bénéfice du doute"
Les deux avocats de la défense appellent toutefois le juge "à la bienveillance" à leur égard, sur les peines à prononcer. L’avocate du prévenu le plus âgé déclare que ce dernier avait "compris la gravité des faits, qui n’étaient pas à réitérer". L’avocat de l’instigateur invoque "le bénéfice du doute" pour la présence de cocaïne.
Le plus âgé des deux, le vendeur, a finalement été condamné à 18 mois de prison, dont 9 mois avec sursis probatoire, pendant une période de 2 ans. Cette période comprend une obligation de se soigner, de travailler et d’indemniser les victimes (les marques de luxe pour la contrefaçon) pour le préjudice moral et matériel. Il lui est interdit de paraître à Evron. Le second a été condamné à 12 mois d’emprisonnement, dont 8 mois de sursis probatoire, avec les mêmes obligations (soin, travail, indemnisation des marques). Les deux ont interdiction d’être en contact.
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