« Il n’y a pas que le côté folklorique. Je ne le fais pas juste pour m’amuser ! », souligne Mathieu Virfolet, bien conscient de son statut d’original dans le paysage agricole du Nord-Mayenne.
Pour la troisième année consécutive, il s’apprête à entraîner son troupeau de 55 vaches laitières dans une transhumance de 5 km, entre sa ferme de Montaigu, près du lycée Rochefeuille, et le lieu-dit La Pilière, près de Parigné-sur-Braye.
Une transhumance, oui, comme à la montagne.
Avant, il allait chercher l’herbe fauchée sur sa parcelle de La Pilière pour l’apporter à ses vaches, à la ferme de Montaigu. L’herbe de cette dernière sèche trop vite pour assurer la subsistance de son troupeau toute l’année.
Or, Mathieu met un point d’honneur à ne nourrir son troupeau que d’herbe et de foin, aucun aliment fermenté.
Problème, ces allers-retours lui coûtaient du temps et du carburant.
L’idée de les faire transhumer, « ça me trottait dans la tête depuis deux ou trois ans », précise celui qui s’est installé seul il y a sept ans.
Avant de lancer son troupeau sur les routes, il a fallu construire une salle de traite mobile, qu’il installe avec les vaches pendant la durée de leur séjour. Cette dernière est variable : « 90 jours l’année dernière, 120 l’année d’avant ».
Une salle de traite sur roues
Avec du matériel de récup’ et des copains, il a reproduit sa salle de traite fixe sur un plateau roulant, pour ne pas perturber ses bêtes.
Avant la première transhumance, « je ne dormais pas très bien. C’était un peu l’aventure. »
La moitié du trajet se passe sur la voie verte, l’autre sur la route. Il faut notamment traverser la Nationale 12. Gendarmes et agents de surveillance de la voie publique sont mobilisés.
Car les deux premières transhumances attirent du monde. « Les gens sont contents, et je suis content qu’ils soient contents. J’adore parler de mon métier. »
Finalement, tout se déroule bien, les vaches parcourent les cinq kilomètres en une heure. « C’est un bon rythme. Le travail consiste plus à les freiner qu’à les pousser. »
Au bout de deux ans, elles semblent s’être faites à leur résidence secondaire.
« Elles avaient déjà l’habitude de changer régulièrement de prairie. Je les appelle, avec mon chien de troupeau, et elles viennent. »
Leur présence a également un impact positif sur le sol, nourri par leurs déjections. « La prairie est plus fleurie, il y a plus de biodiversité. » Et l’éleveur est ravi. « C’est trop bien de traire dehors ! »
Transhumance, pique-nique et concert
Samedi 9 juillet 2022, les vaches de Mathieu reprennent la route. Pour l’occasion, l’éleveur a organisé un repas pour les spectateurs de sa transhumance. « Il y aura buvette et restauration sur place. Je cherche un groupe de musique. »
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