En cette fin d’après-midi du mardi 28 juin 2022, le gérant du bar tabac Le Bout du monde, à Château-Gontier (Mayenne), est braqué par un individu de grande taille. Il a le visage masqué par un foulard et des lunettes et cache son chignon sous une capuche. Mais surtout, il menace le commerçant avec un pistolet : "T’as 10 secondes pour me donner l’argent de la caisse." Dans ce mano a mano tragique, le buraliste ne cède pas et l’agresseur, peut-être aussi apeuré que la victime, s’enfuit sans le butin escompté.
Pour rembourser une dette de drogue
Trois jours plus tard, vendredi 1er juillet 2022, ils sont deux à être jugés en comparution immédiate à Laval : l’agresseur et le complice qui lui a fourni l’arme : un pistolet d’alarme. Le comparse est en outre accusé d’avoir été à l’extérieur du tabac et d’avoir aidé le braqueur dans sa fuite ; ce qu’il nie formellement.
Le principal prévenu est un grand jeune homme à peine sorti de l’adolescence qui déclare avoir agi pour régler une dette de drogue d’un montant de 380 euros. Il n’a aucune explication plus aboutie à fournir aux multiples questions de la présidente et il dédouane en partie son compagnon en assurant que ce dernier a tout fait pour le détourner de son sombre dessein. Il est vrai que, à la différence du jeune braqueur au casier vierge, le complice a une peine de 10 mois de prison avec sursis au-dessus de la tête pour trafic de drogue.
En souffrance psychologique
La victime, encore très marquée par le délit, se dit en souffrance psychologique et son avocate souligne le fait que la mère du prévenu est aussi gérante de tabac.
Le parquet déplore les conséquences du trafic de drogue et insiste sur la violence des faits. La procureure est par ailleurs persuadée de l’assistance du complice qui a été identifié par deux personnes.
"Les faits sont graves mais ridicules"
Deux prévenus et deux avocats pour défendre leurs intérêts. Tout d’abord Maitre Robert qui, à la plaidoirie enflammée, insiste sur l’immaturité du principal prévenu : " Ça n’a aucun sens, c’est débile… C’est un gosse de 20 ans… Les faits sont graves mais ridicules. " La parole est ensuite donnée à Maitre Boinot qui demande la relaxe pour un complice qui n’a fait que fournir une arme mais n’était pas du tout impliqué dans le braquage.
Les magistrats vont aller au-delà des réquisitions du procureur et condamnent l’agresseur à 30 mois de prison dont 12 avec sursis avec maintien en détention, interdiction de détenir une arme pendant 5 ans, obligation de soins, de travail et d’indemniser les victimes. Le second prévenu écope de 18 mois de prison dont 12 avec sursis et des mêmes interdictions que son comparse mais il voit en plus son sursis révoqué de 5 mois dans sa condamnation précédente.
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