Ils creusent, grattent, déblaient et nettoient : comme chaque jour depuis le 13 juin 2022, une quinzaine d’archéologues, pour la plupart bénévoles, fouillent un rectangle de terre mise à nu sur le site archéologique de Jublains.
Soudain, un petit attroupement se forme : une des bénévoles vient de mettre la main sur des débris ouvragés.
C’est Anne Bocquet, archéologue du département de la Mayenne, qui livre son expertise sur cette trouvaille, en tant que responsable du chantier. C’est elle qui l’a lancé en 2010 et qui continue de superviser les nouvelles campagnes de fouilles, chaque été.
Celle-ci doit s’étendre jusqu’au 29 juillet 2022. Elle concerne un périmètre de 300 m2. « Le chantier faisait 1 300 m2 au départ. En 2018, nous l’avons réduit car la surface était trop importante pour notre équipe d’étudiants et de bénévoles. »
Chaque année, Anne Bocquet dépose une demande d’autorisation auprès des services du ministère de la Culture, et leur remet un rapport à l’issue de la campagne. Les archéologues explorent des couches de plus en plus profondes, mettant au jour des vestiges de plus en plus anciens.
Ainsi, année après année, nos connaissances s’affinent sur la vie des habitants de Noviodunum, l’antique capitale des Aulerques-Diablintes, fondée au début du 1er siècle avant notre ère.
Les dernières fouilles ont par exemple permis de découvrir un site de forge, reconnaissable par les esquilles métalliques qui jonchent certaines couches de terre.
« On appelle ça des battitures, précise Anne Bocquet. Si on peut prouver qu’il y avait une forge en ville au Ier siècle, cela peut nous renseigner sur l’économie de la ville.
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Le travail que cela demande est plutôt minutieux : il faut planter des piquets de façon à délimiter des zones d’un quart de mètre carré, puis fouiller ces zones les unes après les autres en tamisant les sédiments.
Parmi les bénévoles présents sur le site, Rose Lescoublet, 19 ans, et Arnaud Bretel, 20 ans, viennent d’entamer leur première expérience sur le terrain.
Rose et Arnaud sont tous les deux étudiants en archéologie à Nantes. Ils sont arrivés à Jublains après avoir postulé sur une plateforme mise en place par le ministère de la Culture.
Pour ces deux étudiants, cette expérience est l’occasion de se faire la main. « On nous fait faire plein de chose, et c’est intéressant de discuter avec ceux qui sont déjà venus avant. »
Par la suite, ils espèrent travailler sur d’autres sites, de différentes époques. Si Arnaud est très attiré par l’Antiquité, Rose se dirige plutôt vers « l’époque contemporaine, notamment les deux guerres mondiales ».
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