« Ça, c’est un bourdon des champs. Et voici un bourdon des prés. » Chaque jour ou presque, Myriam Esnault sort dans son jardin de Lassay-les-Châteaux, en Mayenne, pour compter tous les spécimens de ces hyménoptères qu’elle croise.
Sur ses fiches, elle dénombre également les amaryllis, myrtils, machaons et autres papillons. Si elle prend le temps de compter toutes ces petites bêtes, ce n’est pas seulement pour ses statistiques personnelles. Elle partage ces données sur le réseau Vigie Nature, une plateforme de sciences participatives.
Piloté par le Muséum d’histoire naturelle, ce programme propose à des citoyens amateurs de biodiversité de fournir des données quantitatives aux chercheurs de l’institution. « Nous recevons régulièrement des mails pour nous informer de l’utilisation de nos données », explique Myriam.
Curieuse de la nature
Étudiante en géographie, la jeune femme a toujours été curieuse de la nature. « J’ai été déscolarisée à cause de problèmes de santé. Je me suis mise à regarder des documentaires sur Arte, raconte-t-elle. C’est comme ça que j’ai découvert les sciences participatives. Au début, je me suis occupée des oiseaux. »
Car Vigie nature comprend différents observatoires : oiseaux, libellules, escargots… « Je n’avais jamais eu de grande passion pour les insectes, s’amuse Myriam. Mais c’est facile et peu contraignant à observer », constate celle qui s’est spécialisée dans les papillons et les bourdons. Elle participe aussi, toujours avec Vigie Nature, au suivi photographique des insectes pollinisateurs, alias le Spipoll. Le principe ?
« Si elle a des antennes, c’est une abeille »
Avec Myriam, on découvre qu’il existe de nombreuses variétés d’abeilles sauvages, qui ne ressemblent en rien aux abeilles domestiques que l’on connaît. Et on apprend même à les différencier des mouches, auxquelles elles ressemblent parfois : « Si elle a des antennes, c’est une abeille. » Son jardin, qu’elle entretient sans aucun pesticide, fourmille de vie en cette saison. Une biodiversité « ordinaire et finalement peu étudiée, regrette-t-elle. La recherche a trop peu de moyens pour se concentrer dessus. » C’est d’ailleurs ce qui la motive dans sa mission : « Je me sens utile, j’ai l’impression de pallier un peu ce manque de moyens. Ça me donne confiance en moi. »
Pratique : pour participer à Vigie Nature, cliquez ici
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