C'est à un récidiviste qu'avait affaire le tribunal de Laval (Mayenne) vendredi 26 août 2022. Le prévenu, un Mayennais de 67 ans, était jugé en comparution immédiate pour des violences et menaces de mort à l’encontre de deux femmes les 20 et 23 août derniers. Des faits pour lesquels ce même tribunal l'a déjà condamné en décembre 2020.
Des coups de marteau
Samedi 20 août 2022, en début d'après-midi, les gendarmes sont appelés à Montsûrs par une automobiliste qui vient de voir un homme, armé d'un marteau, agresser une femme en pleine rue.
Le temps qu'ils arrivent, l'agresseur a pris la fuite. La victime expliquera qu'elle hébergeait le prévenu, qui est SDF, et qu'une dispute a éclaté. "Elle dit que vous lui avez donné un coup de poing, des coups de marteaux sur la tête et un coup de couteau au coude (couteau qui ne sera pas retrouvé par les gendarmes) , retrace le président du tribunal en s'adressant au prévenu. Alors qu'elle s'enfuyait, vous l'avez poursuivi à l'extérieur de la maison avec le marteau, vous l'avez plaqué sur une voiture en lui assenant cinq petits coups de marteau sur la nuque et vous lui avez arraché une boucle d'oreille."
Très choquée et légèrement blessée, la victime s'est vu prescrire cinq jours d'ITT (incapacité totale de travail).
"Je suis un meurtrier, je vais te tuer"
Trois jours plus tard, en soirée, la scène se répète. Cette fois à Mayenne. Les gendarmes sont également prévenus par un témoin qui assiste à une agression en pleine rue. La victime avait là aussi proposé au prévenu de l'héberger. Très alcoolisé et se voyant refuser un rapport sexuel, le prévenu se serait emparé d'un cendrier en verre et l'aurait lancé au visage de son hôte, la blessant à l'arcade. "Vous l'avez ensuite pris à la gorge en lui disant 'Tu vas mourir, je suis un meurtrier' et donné deux coups de pelle à poussière en métal sur le visage", relate le président.
La victime, présente à l'audience, apparait avec un hématome au visage. "Depuis ce jour, je fais des cauchemars où je suis dans un cercueil", témoigne t-elle à la barre.
"Je voulais aller en prison pour avoir un toit"
Cette fois, les gendarmes arrivent à interpeller l'homme qui est placé en détention provisoire. Celui-ci se défend des deux agressions face aux gendarmes, "se plaçant même en victime", indique la procureure. Peu à peu, il reconnaîtra les menaces et certaines violences "dues à l'alcool" selon lui. Devant le tribunal, il avoue "en avoir ras-le-bol de trainer dehors depuis trois ans", et vouloir "aller en prison pour avoir un toit".
La procureure, désabusée de revoir l'homme pour la deuxième fois en deux ans et pour des faits quasi identiques, a requis "une peine lourde, car le prévenu est dangereux . Il a fait des dégâts et il va continuer d'en faire." Elle a demandé quatre ans de prison, dont une année avec sursis probatoire pendant une période de cinq ans.
Une peine qui a été vue à la baisse par le tribunal, qui l'a finalement condamné à trois ans de prison, dont quinze mois avec sursis probatoire pendant deux ans ainsi que la révocation de son sursis de 2020 (trois mois), une obligation de soin et le maintien en détention.
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