Depuis le début de l'été, face aux nombreux incendies qui font rage dans le pays, des pompiers des zones épargnées sont régulièrement appelés en renfort. Parmi eux, Philippe Tarrière, pompier volontaire depuis 28 ans au centre de secours d'Évron (Mayenne). "Comme je suis titulaire de la formation feu de forêt de niveau 1, j'étais sur la liste des personnes mobilisables par le Sdis de la Mayenne", explique-t-il.
"Il faut être ultra-réactif"
Il reçoit un premier appel en juillet pour se rendre sur les incendies des Monts d'Arrée dans le Finistère. "Mais il était 5h30 du matin et je n'ai pas entendu mon téléphone, se souvient-il. Dans ce cas, ils appellent le suivant. Il faut être ultra-réactif."
Quelques jours plus tard, il est de nouveau sollicité pour relayer des collègues sur l'incendie de Mulsanne dans la Sarthe. "On m'a prévenu qu'on partait une heure plus tard. Il fallait que je prévienne ma famille et que je m'organise rapidement avec mon employeur", explique celui qui travaille au service déchets de la communauté de communes. "Je suis parti avec une quinzaine d'autres pompiers mayennais pendant deux jours. Quand on est arrivé, le feu était déjà passé. On était là pour éviter de nouveaux départs et faire le noyage sur les surfaces brûlés. C'était une mise en jambes par rapport à ce qui m'attendait", avoue-t-il.
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"Certains ont juste eu le temps de remonter dans les camions"
Le jeudi 4 août au soir, il reçoit un nouveau coup de téléphone pour partir dans les Landes. "On m'a prévenu que ce ne serait pas la même chose, mais si on peut donner un coup de main, on y va", lance le soldat du feu qui prend la route le lendemain avec huit autres Mayennais, deux camions-citernes feux de forêt et un véhicule logistique.
L'équipage stationne dans un gymnase des Landes où des pompiers des Côtes-d'Armor, d'Ille-et-Vilaine et de Loire-Atlantique les attendent. "À partir du moment où notre colonne, c'est-à-dire douze camions de feu, a été opérationnelle, on nous a envoyés quasiment tous les jours sur un feu différent. On a fait plus de 2 000 km en une semaine."
"On a dormi à peine 20 heures en une semaine"
Jusqu'à leur retour le vendredi 12 août, Philippe et ses collègues ont été mobilisés en Charente-Maritime, à Hostens en Gironde et dans Les Landes. "On a dormi à peine 20 heures en une semaine. La journée la plus longue, on a fait 26 heures non-stop. On ne savait plus quel jour on était."
"On se doit de veiller les uns sur les autres "
Malgré la difficulté, Philippe retient la solidarité sur le terrain. "On avait des jeunes pompiers de 20-21 ans dans l'équipe. On se doit de veiller les uns sur les autres. Il y avait aussi les agriculteurs qui nous amenaient de l'eau et puis bien sûr les habitants qui nous préparaient à manger. C'était touchant." Une expérience marquante pour le Mayennais. "On n'est pas confronté à de tels feux chez nous. On se rend compte que la nature est puissante. Professionnellement c'était très formateur." Et face aux feux d'espaces naturels qui touchent aussi de plus en plus la Mayenne, Philippe se félicite que la formation se soit développée depuis deux ans.
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