Mayenne communauté a, dans le cadre de l’élaboration de son nouveau contrat local de santé (CLS), commandé un portrait à l’observatoire régional de la santé (ORS). L'organisme l'a présenté aux différents acteurs du secteur, lundi 26 septembre 2022.
Le CLS, quèsaco ?
Un contrat local de santé est un accord passé entre la collectivité et l’agence régionale de santé (ARS), incluant des partenaires locaux.
Mayenne communauté a été l’une des premières collectivités à en signer un en 2013. Une nouvelle mouture, la troisième, est en préparation.
L’état des lieux
L’observatoire régional a travaillé sur plusieurs répertoires de données statistiques - assurance maladie, Insee… - pour produire son portrait de santé.
Premier constat, quelque peu surprenant : « La situation est globalement favorable », insiste Sandrine David, chargée d’études à l’ORS.
Elle constate une « sous-mortalité masculine » de 8 % par rapport au reste de la France. Le territoire présente aussi une « sous-morbidité » : les habitants de Mayenne communauté sont moins sujets aux maladies chroniques que la moyenne nationale.
L’enjeu : « Maintenir cette situation, en agissant sur l’environnement, les habitudes et les comportements et en impliquant l’usager. »
Une population vieillissante
Les besoins restent importants et croissants, en raison du vieillissement de la population. L’ORS préconise donc de « favoriser et de renforcer les collaborations entre médecine de ville, hôpital, médico-social et social ».
Réduire les passages aux urgences non-suivis d’hospitalisation, qui peuvent accélérer la fragilisation, et aller vers le patient peuvent également aider au maintien à domicile des personnes âgées.
Plus d’accidents de la vie courante
Une quinzaine de décès par an sont causés par des chutes ou des suffocations et 370 personnes sont hospitalisées chaque année pour des lésions traumatiques.
Cela concerne surtout des personnes âgées mais l’observatoire constate une « surmortalité des moins de 65 ans » de plus de 68 % par rapport à la moyenne nationale.
Là encore, l’enjeu est la prévention.
Santé mentale : un problème régional
Comme le reste de la région, Mayenne communauté présente une surmortalité liée au suicide (sept décès par an, + 40 % par rapport à la moyenne française).
La délivrance de psychotropes a fortement augmenté entre 2019 et 2021. Soutien à la parentalité, repérage précoce de la souffrance psychique, prévention des addictions sont des leviers qui permettraient de réduire les situations à risque.
Un point noir : l'accès aux soins
Malgré une « dynamique ancienne de regroupement et de coordination des professionnels de santé », le territoire manque cruellement de médecins généralistes : deux nouveaux départs non renouvelés ont eu lieu cet été, portant le chiffre à huit médecins de moins en dix ans.
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Malgré l’installation d’un premier médecin salarié à Martigné-sur-Mayenne, la densité reste nettement inférieure à la moyenne nationale. Le principal enjeu est connu : « Renforcer l’attractivité du territoire. »
En ce qui concerne les spécialistes, le tableau est plus nuancé. L’effectif est en hausse mais il semble nécessaire de renforcer la présence de masseurs-kinésithérapeutes, d’orthophonistes, de chirurgiens-dentistes, d’infirmiers et de sages-femmes.
Des taux élevés de non-recours aux soins dentaire, gynécologiques, aux masseurs-kinésithérapeutes et orthophonistes sont d’ailleurs constatés.
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