Le président de la commission médicale d'établissement de la Polyclinique du Maine, à Laval en Mayenne, est inquiet, en ce début octobre 2022. Une menace plane sur le service de soins non programmés.
« Vu les conditions actuelles, pas sûr que dans les mois qui viennent, ils restent. » Ils, ce sont les deux médecins urgentistes qui assurent les soins non programmés. Et s’ils arrêtent leur activité, le service est purement et simplement menacé.
Les conditions d'exercice ont changé au 1er juillet
Les conditions d’exercice de ces deux médecins, qui ne sont pas salariés par la polyclinique (ndr : ce qui était le cas auparavant), ont changé au 1er juillet, à l’initiative de la CPAM. Fini la dérogation. Étant libéraux, l’assurance maladie leur impose de se faire payer directement par les patients.
Du temps médical en moins
Le problème ? « Une secrétaire les aide mais elle n’est pas là tout le temps, explique le docteur Prunel. C’est du temps médical en moins. Les patients n’ont pas non plus toujours leurs papiers sur eux, étant donné qu’ils arrivent dans une situation d’urgence. Il y a donc parfois des impayés, bien difficiles à récupérer. »
La médecin assure aussi passer du temps sur ses jours de repos pour récupérer des remboursements auprès de divers organismes.
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Une activité en hausse
Le président de la CME de la polyclinique regrette vraiment ce passage en force de la CPAM.
« L’Assurance maladie ne nous aide pas. Le coût est pourtant parfaitement égal. On avait un fonctionnement parfaitement fluide, qui rendait service à tout le monde. Ces médecins font l’effort de venir, ils n’habitent pas le département. La prise en charge est vraiment excellente car ils ont la spécialité d’urgentiste. Et l’activité du service ne cesse d’augmenter, étant donné la défaillance du service d’urgence de l’hôpital. C’est un vrai service à la population. Nous sommes à 40 passages par jour. »
Pas de salariat
Pour Caroline Bonnet, c’est du chantage.
La solution ne passera en revanche pas par le salariat de ces deux médecins. « Cela ne les intéresse pas, explique le docteur Prunel. Et la polyclinique ne pourrait pas supporter ce coût. »
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