"J’adore ce que je fais, je pourrais en parler pendant des heures." La passion d’Arnaud Lemarchand se ressent dans ses explications.
Vendredi 28 octobre 2022, le responsable de l’usine Cosynergie 53 a décortiqué durant plus de deux heures le fonctionnement de ce centre de valorisation énergétique des déchets ménagers.
Implanté à Pontmain, il reçoit chaque année 50 000 tonnes de déchets venues de toute la Mayenne, et plus de 10 000 des départements voisins.
Le site, propriété du Conseil départemental, est géré depuis 2003 par le groupe Suez, en délégation de service public.
À partir de cinq quais de transfert répartis dans tout le département, huit semi-remorques de déchets convergent chaque jour vers le centre.
À l’arrivée, les camions sont pesés sur un pont-bascule et la radioactivité du chargement est contrôlée.
Une fois le camion déchargé, le travail de l’usine commence. "Nous avons un rôle d’utilité publique, rappelle Arnaud Lemarchand. Notre premier métier est de traiter les déchets."
Ces derniers sont attrapés par un grappin – "la pince à sucre" – et envoyés dans un four.
À l’intérieur du four, les déchets sont brûlés à 1 100 degrés. Les restes de ces déchets sont collectés sur un tapis roulant et passent sous un déferrailleur, qui isole les métaux ferreux, puis un courant de Foucault fait de même avec les métaux non ferreux. Ces matériaux seront revendus par le Conseil départemental.
Reste le mâchefer, ultime résidu carbonisé, qui sera distribué gratuitement pour servir à la construction de routes ou de dalles de béton. "C’est un matériau très robuste une fois compacté."
De la vapeur pour la laiterie
Si l’usine est implantée à Pontmain, ce n’est pas pour rien. Quelques mètres seulement la séparent de la laiterie Sofivo.
Grâce à la chaleur produite par l’incinération des déchets, Cosynergie 53 produit de la vapeur, qu’elle revend à la laiterie via des tuyaux. La laiterie l’utilise pour fabriquer de la poudre de lait.
Une fois les déchets brûlés et la vapeur produite, les fumées dégagées sont traitées : charbon actif pour neutraliser les dioxines et les furanes, chaux pour neutraliser les acides et filtres à manches pour capter les poussières et les cendres. Tous ces polluants sont acheminés à Changé et enterrés sur le site de Séché.
Les fumées ainsi dépolluées sont ventilées à l’extérieur. "Nos émissions sont contrôlées tous les mois par la Dreal", précise Arnaud Lemarchand. Il fait aussi analyser régulièrement le lait des fermes environnantes ainsi que les lichens.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.