Lui, décrit les épisodes mentionnés par le tribunal de Laval (Mayenne) comme des "crises de déréalisation". Ce mardi 13 décembre 2022, son ex compagne est absente. Il est reproché au jeune prévenu de 19 ans trois épisodes de violence et de menaces de mort à l'encontre de cette dernière, commis à Laval et Angers en août et septembre dernier.
Soit après seulement un mois de relation. Début août, un échange de SMS entre la victime et son ex conjoint met le feu aux poudres. "Madame dit avoir été insultée, saisie au cou puis à la mâchoire, raconte la présidente du tribunal. Vous lui demandez si elle comprend qu'elle est faible, et vous posez un poing américain juste à côté de sa trachée." Ensuite, l'homme, s'inspirant du manga Death Note, lui demande d'écrire sur un carnet son nom ainsi que la façon dont elle souhaiterait mourir.
"Une épée autour du cou"
Peu de jours après, il menace de nouveau sa compagne de mort. Il pleure, son visage est endurci. "Elle raconte que vous avez passé une épée (qui se trouvera être factice, ndr) autour de son cou, que vous avez claqué vos mains simultanément sur ses deux oreilles", poursuit la magistrate.
Début septembre, troisième épisode relevé par la victime dans un contexte de séparation : "Elle dit avoir reçu des coups de poing à l'abdomen. Vous lui auriez dit que des gens comme elle ne méritent pas de vivre. Elle s'est mise à hurler." Entendue par les forces de l'ordre, la victime déclare penser que son conjoint est malade mentalement et avoue ne pas savoir ce dont il est capable.
À lire aussi
"Des crises de déréalisation"
Appelé à la barre du tribunal, le prévenu déclare : "C'est dur d'entendre tout ça, car ça ne me ressemble pas. Je ne me souviens pas de ces épisodes, c'est le trou noir. J'entre dans des crises de déréalisation. Mais je sais que je n'ai jamais fait usage d'une arme pour la menacer."
L'avocate représentant la victime demande de faire attention à "ne pas se laisser berner par les déclarations" du prévenu, "d'autant plus qu'il n'y a a priori pas de difficultés psychologiques ou psychiatriques". Elle aborde la discussion téléphonique du 3 septembre, qui a été retranscrite : "Il est dans la toute-puissance : de toute façon, lui a toujours raison et elle, toujours tort. Il n'assume pas ses actes aujourd'hui."
À lire aussi
Une relation toxique
La substitut du procureur confirme les propos du prévenu : "Oui, c'est une relation toxique. Il surveille son téléphone et contrôle ses amis et les personnes qu'elle peut côtoyer."
L'avocate chargée de défendre le prévenu prend la parole : "Il dit bien qu'il est le seul responsable de ce qu'il s'est passé. Cette relation n'est pas le reflet du comportement de mon client, qui n'a jamais fait parler de lui auparavant. Il a depuis tourné la page et est parfaitement inséré." Quant à l'épisode inspiré de Death Note, "on n'a pas retrouvé trace du carnet en question".
Le tribunal condamne le jeune prévenu à la peine de six mois de prison avec sursis probatoire de 24 mois. Il a interdiction d'entrer en contact avec la victime, de paraître à son domicile, et de détenir ou porter une arme. Il devra indemniser la victime et respecter une obligation de soins.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.